Guy Debord exporte sa révolution à la BnF
« NE TRAVAILLEZ JAMAIS ! ». Tels sont les mots avec lesquels Guy Debord, chef de file des « situs » et auteur de La Société du spectacle, macula en 1953 l’un des murs de la capitale, perdu au fond de la rue de Seine. Et celui qui ne travailla jamais, qui ne descendît jamais dans les mines de charbons, mais qui descendît des litrons d’alcool, exporte sa révolution – lettriste, situationniste, marxiste – au temple de la culture patrimoniale, la Bibliothèque nationale de France (BnF), jusqu’au 13 juillet 2013.
L’exposition « Guy Debord. Un art de la guerre » propose aux visiteurs de (re)découvrir, au travers de centaines de photos, manuscrits, tracts, revues, l’œuvre magistrale et fondamentale du chantre de la contestation et chancre de la consommation. A la fois poète, artiste, cinéaste, essayiste, directeur de revue et marxiste, Guy Debord a voulu utiliser le papier, la pellicule, le pavé comme des armes pour mitrailler la société du spectacle, ses charniers maquillées, ses consommateurs aliénés, ses citoyens qui, remplis de pain s’endorment devant les jeux télé. Au berceau de l’Internationale lettriste (1952-1957), puis de l’Internationale situationniste (1957-1972), deux mouvements politico-artistiques prônant le bouleversement de la vie et le dépassement de l’art, et désireux d’en finir avec la dictature de la marchandise, Debord a voulu dénoncer les mécanismes pervers de notre société et in fine « changer le monde »… Ce dont veut rendre compte la BnF en exposant, chronologiquement, les travaux individuels et collectifs de l’auteur de La Société du spectacle (1967) et de ses camarades.
Jusqu’au 13 juillet 2013 à la BnF
Site François Mitterrand – Quai François-Mauriac, Paris 6e
Prix : 5 euros
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