Verbalisée pour tenue vestimentaire incorrecte!
Une conductrice de 31 ans, portant le niqab, a été verbalisée le 2 avril dernier d’une amende de 22 euros pour « circulation dans des conditions non aisées » dans les rues de Nantes.
« Deux agents à moto m’ont fait signe de m’arrêter », a-t-elle expliqué hier à l’AFP. La conductrice, qui porte le niqab depuis 9 ans, tend alors ses papiers d’identité et ceux de la voiture avant de se dévoiler afin que son identité soit vérifiée. Jusqu’ici pas de problème. Mais quelques secondes plus tard c’est l’indignation pour elle : « le policier m’annonce qu’il va me verbaliser à cause de ma tenue vestimentaire. Je lui dis alors qu’il n’en a pas le droit, que c’est de la discrimination pure et simple ».
Selon le policier, le champ de vision de la conductrice était réduit. Une infraction, selon lui, qu’il a sanctionné suivant l’article 412-6 du code de la route, qui stipule que « tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manoeuvres qui lui incombent. Ses possibilités de mouvement et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par l’apposition d’objets non transparents sur les vitres »…voyez-vous le rapprochement avec la tenue vestimentaire? Pure interprétation de la loi ou application d’une future nouvelle loi pas encore promulguée?
Pas facile à dire mais la direction départementale de la sécurité publique (DDSP) précise de son côté que le fait de conduire en niqab comportait un risque pour la sécurité : « c’est laissé à la libre appréciation de l’agent verbalisateur. Cet agent a fait son travail. Il a estimé que, dans ces circonstances, il y avait un risque pour la sécurité ». Dans ce cas, vous êtes prévenus chers lecteurs. Eviter de conduire avec casquette, bonnet, foulard ou autre couvre-chef sur la tête. Cela pourrait effectivement vous coûter 22 euros. Mais bon tout dépend de l’interprétation de l’agent de police par lequel vous vous faites contrôler.
Cherchant à avoir de plus amples explications, la jeune femme s’est opposée à sa contravention. Son avocat Me Jean-Michel Pollono a expliqué son incompréhension et la frustration de sa cliente: « Nous sommes quand même dans le pays des droits de l’homme! Le port du voile sur la voie publique n’est pas prohibé, que je sache? Si ne voir que les yeux constitue une infraction, alors il faudrait interdire au GIGN de conduire avec des cagoules! » a-t-il rétorqué.
Deux jours seulement après l’annonce du Chef de l’Etat qui serait en faveur d’une interdiction totale la burqa sur le territoire français malgré l’avis du Conseil d’Etat qui s’était prononcé contre en mars dernier, voilà une affaire qui va susciter de vives réactions.
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