Roman Polanski ne peut plus se taire

Pour la première fois depuis son arrestation à Zurich (Suisse) en septembre dernier, le cinéaste Roman Polanski rompt le silence.

 

Il a choisi de publier, hier, une lettre intitulée « Je ne peux plus me taire » sur le site internet La règle du jeu, dirigé par son ami le philosophe Bernard-Henri Lévy.

Roman Polanski brise le silence pour la première fois depuis 8 mois car selon lui la demande d’extradition qui le frappe « est basée sur un mensonge ». « Les Etats-Unis continuent de réclamer mon extradition plus pour me livrer en pâture aux médias du monde entier que pour prononcer un jugement sur lequel un accord a été pris il y a 33 ans ». Effectivement, lorsqu’il est arrêté en 1977 pour « relations sexuelles illégales » avec une adolescente de 13 ans, il plaide coupable auprès de la justice californienne. Un accord est alors passé entre la justice californienne, le cinéaste et la plaignante. Celui-ci prévoit que les 42 jours de détention effectués dans la prison de Chino (en Californie) constitueraient la totalité de sa peine. Cependant, la peine purgée, le juge de l’époque revient sur cet accord, poussant le réalisateur à s’enfuir. «Il est dit que je me suis enfui pour ne pas subir une condamnation de la justice américaine ; or, dans la procédure « plaider coupable », j’avais reconnu les faits et j’étais retourné aux États-Unis pour exécuter ma peine » écrit-il dans sa lettre.

Il ajoute également qu’en février dernier , le procureur en charge de l’affaire à l’époque, Roger Gunson, aujourd’hui retraité, a déclaré sous serment que l’incarcération effectuée à Chino correspondait bien à la totalité de sa peine. « Je ne peux plus me taire car, depuis plus de 30 ans, ce sont mes avocats  qui ne cessent de répéter  que j’ai été trahi par le juge, que le juge s’est parjuré, et que j’ai exécuté ma peine ».

Il accuse l’actuel procureur, en campagne pour sa réélection, de se servir de cette affaire pour gagner en « notoriété médiatique». Il n’oublie pas non plus de rappeler que « la victime a été déboutée par la Cour de Californie dans sa énième demande d’arrêter, une fois pour toutes, les poursuites à mon égard et pour cesser d’être harcelée chaque fois que l’on reparle de cette affaire ».

Roman Polanski qui aspire à « retrouver la paix  »  et sa famille « en toute liberté » espère que la justice suisse «  reconnaîtra qu’il n’y a pas lieu à extradition » dans cette lettre adressée à l’opinion publique. Informée officiellement par la justice californienne de la demande d’extradiction c’est à la Suisse de décider du sort du cinéaste.

 

 

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