Tabagisme passif, pas si nocif?

« C’était une super soirée, vraiment énorme, et si on jetait nos habits à la poubelle maintenant ? » Un discours tenu par à peu prés tous les non-fumeurs, victimes des salles de concerts enfumées, des bars et des cafés brumeux, des soirées passées à tâtonner dans le brouillard. Et puis la sensation d’avoir tout autant fumé que ses amis Django et Serge sans avoir ne-serait-ce que touché une cigarette. Les fumeurs pourront aujourd’hui avancer que le tabagisme passif n’est peut être pas aussi grave que ce qui est dit.

Depuis longtemps, il est décrété que le tabagisme passif est un véritable fléau, qu’environ six mille décès en France, par an, sont dus à la cigarette des autres. Puisque fumer est nocif pour les consommateurs, pourquoi ne le serait-il pas pour ceux qui n’y touchent pas ? Pour autant que cela semble logique, c’est aussi probablement faux. Ou tout au moins exagéré.

Le 31 mai est l’occasion de célébrer la Journée Mondiale Sans Tabac, c’est aussi l’opportunité pour le pneumologue Philippe Even de faire entendre sa verve et de raviver les braises d’un ancien débat houleux que l’on pensait clos à jamais.

Sous le secret professionnel tout au long de sa carrière, Philippe Even saisit l’opinion publique, l’heure de sa retraite ayant sonnée. Ancien membre du Premier Comité antitabac, le pneumologue affirme que « les preuves scientifiques n’existent pas. »

Il met en exergue le manque de précision notable tout au long des différentes recherches qui ont été menées aux alentours des années 2000, à l’époque où le sujet suscitait encore de vives réactions. L’académie de médecine publiait alors une conclusion peu convaincante, parlant d’une « centaine de cas » de maladies cardio-vasculaires et de cancers liés au tabagisme passif. Mais là où le bât blesse c’est lorsque ces résultats sont en réalité basés sur des études menées à l’étranger.

C’est en 2006 que la première houle semble se dissiper, balayée par un rapport comptabilisant 5863 décès par an causés par ce tabagisme involontaire. Mais de gros doutes subsistent quant à la véracité de ces chiffres, survenus à l’instant même où les campagnes antitabac perdaient du terrain.

Irréductible dans son combat, le pneumologue Philippe Even n’en est pas moins entouré d’autres professionnels comme le tabacologue Robert Molimard ou l’homme politique Bernard Debré qui affirme que « le doute suffit à justifier l’interdiction ».

Le dossier reste ouvert.

Et les gitanes continuent de danser.

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