Marée noire : BP sous pression
Après un soupçon d’espoir la semaine dernière, c’est de nouveau le doute qui plane sur le gigantesque entonnoir placé par BP pour stopper la marée noire dans le Golfe du Mexique. Les ingénieurs ont détecté une nouvelle fuite qui proviendrait du dôme installé jeudi dernier.
Ils pensaient que cette énième tentative était celle qui allait conduire à colmater définitivement la fuite. Mais ce n’est pas gagné. Les ingénieurs de BP ont détecté une fuite de pétrole souterraine aux abords du puits endommagé. Ce serait certainement dû à ce dôme de confinement – un gigantesque entonnoir – qu’ils ont installé la semaine dernière. Les autorités américaines sont une nouvelle fois montées au créneau pour faire part de leur inquiétude. Ils craignent que le pétrole comprimé ne finisse par créer des brèches et se répandre à nouveau dans l’océan.
Les autorités américaines, par l’intermédiaire du chargé des opérations de nettoyage, l’ex-amiral, Thad Allen, ont adressé une lettre au directeur général de BP, Bob Dudley. Cette lettre évoque cette nouvelle fuite et des « anomalies de nature indéterminée à la tête du puits. » Thad Allen est ferme « Je vous ordonne de me fournir une procédure écrite pour pouvoir ouvrir la vanne d’étranglement aussi vite que possible sans endommager le puits si la fuite d’hydrocarbure à côté du puits est confirmée, » lance-t-il. « Nous voulons éviter tout dégât irréparable qui déboucherait sur une des fuites non contrôlée au fond de l’océan, » a-t-il précisé.
Les tests de résistance effectués sur le dôme de confinement devaient initialement durer 48 heures mais ont finalement été prolongés. « Au moment où je vous parle, il n’est pas prévu de rouvrir le puits », a déclaré dimanche Doug Suttles, directeur d’exploitation de BP, lors d’une conférence de presse. « Nous espérons, si les indicateurs restent aussi encourageants, pouvoir poursuivre notre test de résistance jusqu’à ce que le puits soit fermé », a-t-il ajouté.
La compagnie britannique continue de travailler sur deux autres puits de dérivation qui devraient permettre d’intercepter le puits principal. Une opération qui s’annonce très délicate, prévue entre fin juillet et mi-août, qui consistera à exploiter les deux forages latéraux pour « tuer » le puits principal en y injectant de la boue puis du béton.
BP pris dans l’entonnoir
En englobant le coût des opérations de lutte et de nettoyage contre la marée noire, la direction de BP a fait savoir ce lundi qu’elle avait déjà dépensé 3, 95 milliards de dollars, soit près de 3 milliards d’euros. La société britannique précise qu’il était encore trop tôt pour estimer le coût total définitif.
Des coûts faramineux qui plongent la compagnie pétrolière dans un début de crise. Selon la presse britannique, BP, dont la capitalisation boursière a fondu de près de moitié depuis l’explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, le 20 avril dernier, envisagerait de se séparer de ses activités de raffinage et de distribution. Au vu de la situation catastrophique qui perdure dans le Golfe du Mexique et toutes ces dépenses ahurissantes, il semblerait que la société songe déjà à diversifier son économie.
Le Sunday Times rapporte que le groupe pétrolier britannique aurait commencé à sonder les investisseurs sur une éventuelle restructuration qui pourrait donc inclure un démantèlement de ses activités. Autant dire que les affaires sont de moins en moins bonnes pour la compagnie pétrolière.
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