Retrait de l’ultime brigade de combat d’Irak: mission accomplie ?

La dernière troupe de combat a quitté l’Irak aujourd’hui sept ans et demi après le lancement de la guerre et deux semaines avant la date limite de fin de mission programmée par Barack Obama. Le président tient à respecter sa promesse de campagne quitte à laisser le pays dans une situation instable.

La dernière brigade de combat, la 4e brigade Stryker de la 2nde division d’infanterie, a roulé en convoi jusqu’à la frontière du Koweït (voir la vidéo ci-dessous) franchit ce matin à 5h00 mettant un terme officiel aux opérations de combat commencées en mars 2003. C’est le président George W Bush qui a lancé l’opération « Iraqi Freedom » qui a vu le renversement de Saddam Hussein, la fin du parti Baas et les premières élections libres depuis 50 ans.

Cette guerre est devenue au fil des années de plus en plus impopulaire dans l’opinion américaine. Un conflit de 1000 milliards de dollars qui a causé la mort de 4400 G.I et dont l’on commence à douter de la légalité.

L’administration Obama s’est engagée à maintenir 50 000 hommes armés au 1e septembre. Selon l’armée américaine il reste 56 000 soldats en Irak, ce qui signifie que 6000 hommes partiront à la fin août.

« A la fin du mois, 50 000 soldats servira en Irak. Comme les forces de sécurité irakiennes prennent le relais pour sécuriser leur pays, nos troupes auront pour mission d’assurer conseil et assistance », a annoncé le président dans une déclaration envoyée par email et publiée dans la presse.

Philip Crowley, le porte-parole du département d’Etat, a dit qu’en dépit de ce départ « historique », la mission américaine en Irak n’est pas finie.

Pour protéger les civils des insurgés, le département d’Hillary Clinton a prévu de plus que doubler le nombre d’agents de sécurités privés.

Quel avenir pour le pays?

Une situation qui ne doit pas beaucoup plus rassurer le général Babaker Zebari qui jugeait le 11 août dernier le départ de la délégation militaire américaine, prévue fin 2011, prématuré. En effet, selon le chef d’état-major irakien les forces armées de son pays ne sont pas en mesure d’assurer la sécurité de la population.

Avec le parti démocrate en campagne pour l’élection de mi-mandat (renouvellement de la chambre des représentants et d’un tiers du Sénat) et le gouvernement irakien toujours formé après les législatives, la question de quel avenir pour une présence militaire n’est plus d’actualité.

La situation sociale-économique s’est améliorée par certains côtés (libéralisation de l’économie, investissements étrangers…) mais l’insécurité est toujours prégnante. L’état reste fragilisé par des tensions politiques voire ethniques. Les autorités locales ne sont pas suffisamment qualifiées et équipées pour faire face à une éventuelle recrudescence du conflit. Une preuve en est l’attentat meurtrier du 16 août qui a entrainé la mort de 59 personnes dans un centre de recrutement militaire.

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