Del Potro par la grande porte

Roger Federer n’a toujours pas dépassé Pete Sampras au nombre de titres de Grand Chelem. La faute à l’Argentin, Juan-Martin Del Potro, qui, à 20 ans, remporte son premier tournoi majeur au bout d’un match héroïque. La naissance d’un grand champion.

Depuis les blessures à répétition de Rafael Nadal et sa chute au classement, Roger Federer avait retrouvé ses habitudes : tout gagner. Impressionnant depuis le début du tournoi new-yorkais, le Suisse partait largement favori contre son novice d’adversaire : Juan-Martin Del Potro. Le premier set et le début du second semblaient d’ailleurs en phase avec les pronostics. Stressé, mal à l’aise avec son coup droit, l’Argentin laisse filer les points. La finale s’annonçait courte. Mais le soutien du public aidant, le jeune Delpo reprend du poil de la bête et commence à pauser de réels soucis au maître Federer. Revenant dans la seconde manche, l’Argentin arrache le tie-break et égalise à un set partout. Le match est véritablement lancé et se terminera après 4h06 d’échanges sur la joie d’un Del Potro qui remporte là son premier titre en Grand Chelem. « Je réalise mon rêve, c’est un moment incroyable. Tout était parfait : le match et le public. Je n’arrive pas à y croire.« , déclarait-il à la suite de la rencontre. Une consécration pour ce joueur atypique d’1,98m à la puissance phénoménale.

Un an de progression constante

Lui qui il y a encore un an ne pointait qu’à la 65^e place mondiale. Puis vint l’été et quatre tournois remportés de rang. Une progression aussi rapide qu’impressionnante qui le fait grimper au 13^e spot mondial.
Cette année, l’Argentin s’était spécialement préparé pour l’US Open, faisant l’impasse sur Cincinnati. Frais et en pleine forme, il a ainsi terrassé tout ce qui se présentait sur son passage. En demi-finale, Rafael Nadal, handicapé par des problèmes abdominaux, n’a pu que constater son manque de puissance. Rincé en trois sets secs (6-2, 6-2, 6-2) l’Espagnol n’a jamais pesé face à Del Potro.

En finale, l’Argentin a prouvé des ressources mentales insoupçonnées, arrachant deux tie-break au n°1 mondial. En larmes dès la balle de match remportée, Delpo vient donc d’écrire la plus belle ligne de son palmarès. Même le perdant du soir semblait heureux pour lui : « C’était beau de le voir aussi heureux et ému. Il doit apprécier ce moment. Il le mérite. Il a réalisé un grand match. » a ainsi analysé Federer.

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