Nicolas Sarkozy espionne-il les journalistes français ? Oui, répond le Canard Enchaîné

Si l’épisode des ordinateurs volés à des journalistes enquêtant sur l’affaire Bettencourt avait déjà semé les prémisses d’un climat de paranoïa au sein de la presse française, la nouvelle affaire dénoncée par le Canard Enchaîné risque fort d’en rajouter une couche. Dans un article publié dans l’édition du jour, son rédacteur en chef Claude Angeli accuse le président de la République de superviser « personnellement » la surveillance de certains journalistes chargés de couvrir des affaires sensibles.

Le Canard affirme s’appuyer sur des sources anonymes au sein de la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur). Selon celles-ci, « dès qu’un journaliste se livre à une enquête gênante pour lui ou pour les siens », le chef de l’Etat demanderait au patron du contre-espionnage Bernard Squarcini sa mise sous surveillance. Un groupe aurait même été composé dans le but de se procurer « factures détaillées du poste fixe et du portable du journaliste à espionner ».

Des accusations qui ne sont évidemment pas du goût de tout le monde. L’Elysée a ainsi qualifié ces allégations de « complètement farfelues » tandis que le secrétaire général de l’UMP Xavier Bertrand a dénoncé sur RTL un « grand n’importe quoi ». La DCRI s’est pour sa part refusé à tout commentaire.

On se souvient que le Monde avait déjà accusé l’Elysée d’espionnage en septembre dernier, et avait porté plainte pour violation du secret des sources.