Le Taser, un gadget mortel ?
Le débat autour du taser est une nouvelle fois relancé après la mort d’un sans-papiers malien de 38ans dans la nuit du lundi au mardi, à Colombes (Hauts-de-Seine). Lors de son interpellation par des policiers, l’homme avait reçu au moins deux décharges du pistolet électrique à impulsion, avant de succomber suite à un malaise.
Petit rappel des faits : vers 22H30, une dispute éclate entre la victime, Mamadou T., et un de ses amis qui l’hébergeait depuis plusieurs semaines. Dépêchés sur place, les policiers se retrouvent face à un homme extrêmement violent, qui les menace avec un marteau et blesse quatre d’entre eux. Malgré l’usage de gaz lacrymogènes et de bâtons de défense, les forces de l’ordre échouent à maitriser Mamadou. Ils ont alors recours à leur Taser.
Selon un voisin interrogé par l’AFP, » Il y a eu trois tirs de Taser « . L’homme » a commencé à crier au premier tir. Après le deuxième tir, il donnait des coups de pied par terre et au troisième tir, alors qu’il était à terre, on n’entendait plus aucun bruit « . » Les policiers l’ont alors porté, allongé, jusqu’à l’ascenseur. On aurait dit un sac de patates « .
« Cette arme n’a à ce jour jamais tué quelqu’un »
Si l’on ne demande qu’à croire les syndicats de policiers lorsqu’ils affirment que leurs collègues ont agi » en état de légitime défense », on peut en revanche douter de la bonne foi de la firme Taser, lorsqu’elle prétend que » cette arme n’a ce jour jamais tué quelqu’un « . Selon un rapport d’Amnesty International de décembre 2008, 334 morts après usage d’un pistolet électrique ont ainsi été recensées aux Etats-Unis entre juin 2001 et août 2008, dont au moins 50 ont été entraînées directement ou indirectement par l’impulsion électrique du pistolet.
Jean-Pierre Dubois, président de la ligue des droits de l’homme, a défendu le même point de vue sur France Inter : « Mon propos n’est pas de dire que le policier a voulu tuer, mon propos est de dire que la police d’un Etat de droit ne doit pas être équipée d’armes qui peuvent tuer sans que les gens qui les utilisent le sachent. ». « Quand le policier dégaine son revolver lorsqu’il est en situation légale de le faire, il sait qu’il peut tuer. (…) Là, le drame c’est que les policiers utilisent le Taser en pensant que ce n’est pas dangereux, que ce n’est pas mortel ! «
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