Le Brésil et l’Italie s’affrontent autour de Battisti

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a décidé ce vendredi de ne pas extrader vers l’Italie l’ex-activiste d’extrême-gauche Cesare Battisti, provoquant  au passage la colère de Rome. L’extradition de Battisti, 56 ans, était réclamée avec force par l’Italie, où il a été condamné par contumace en 1993 à la réclusion à perpétuité pour avoir commis ou préparé quatre meurtres entre 1978 et 1979  – crimes dont il se dit innocent.

La décision du président brésilien prend place 24 heures avant la fin de son mandat. Lula a bien tenté de désamorcer une éventuelle crise diplomatique en soulignant que sa décision « ne représente pas un affront envers un autre Etat », mais Rome l’a pour sa part qualifié d’«injuste et gravement offensante ».

Le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, s’est engagé à poursuivre la « bataille » pour obtenir l’extradition. «  Cette affaire n’est pas close, bien au contraire : l’Italie ne se rend pas et fera valoir ses propres droits. » a-t-il affirmé dans un communiqué. Le gouvernement italien avait déjà prévenu qu’un rejet de l’extradition de Battisti de la part de Lula serait « absolument incompréhensible et inacceptable »

Battisti a été arrêté dans son pays en 1979, quand il militait dans le groupuscule des « Prolétaires armés pour le communisme » (PAC). Condamné à douze ans de prison, il s’évade en 1981.Commence alors une longue cavale: après un passage par le Mexique, il a trouvé refuge en France de 1990 à 2004, puis au Brésil. En 2007, il est arrêté à Rio de Janeiro où il vivait depuis trois ans et il est incarcéré près de Brasilia.


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