Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle ?

 Marine Le Pen, la nouvelle présidente du Front National serait créditée de 17% d’intentions de vote lors du premier tour de l’élection présidentielle de 2012, selon un sondage CSA réalisé pour le magazine, Marianne.

 A seulement quinze mois de l’élection présidentielle, Marine Le Pen atteint un niveau exceptionnel et se positionne désormais comme « le troisième homme » de 2012.

 La chef frontiste obtient un score nettement supérieur à ceux obtenus par son père dans les enquêtes d’opinions réalisées avant la présidentielle de 2002 ou Jean-Marie Le Pen s’était finalement qualifié pour le deuxième tour, évinçant le candidat socialiste, Lionel Jospin, peut être trop sur de lui.

 Oui mais voilà, contrairement à son père qui n’avait quasiment, voir rien du tout à proposer en 2002, Marine Le Pen a quant à elle clairement dit que son ambition était, ni plus ni moins de « reprendre le pouvoir ». Aujourd’hui, le score est impressionnant, 46% des Français sont persuadés qu’elle peut accéder au second tour lors des prochaines élections présidentielles.

 La nouvelle présidente du parti d’extrême-droite inquiète beaucoup la gauche comme la droite. Avocate de profession, Marine Le Pen communique bien mieux que son père et sait parfaitement manipuler les médias.

 Par ailleurs, Marine Le Pen est souvent jugée bien plus modérée que son père. Son discours apparaît plus nuancé, plus lisse et débarrassé des outrances de  Jean-Marie Le Pen. Elle demeure plus souriante, plus calme et opte surtout pour une stratégie de « dédiabolisation ».

 En effet, l’ancienne candidate à la marie de Hénin-Beaumont, contrairement à son père, évite les références à la Seconde Guerre mondiale et aux guerres coloniales. Elle s’était d’ailleurs distanciée des propos tenus par Jean-Marie Le Pen, qui avait déclaré « Les chambres à gaz ne sont qu’un détail de l’histoire » déclarant qu’elle « ne partageait pas la même vision que son père sur ces événements ».

 Pour autant, Marine Le Pen a souvent été accusée par ses adversaires au sein du Front National de dévier la ligne idéologique du parti, notamment en ce qui concerne le PACS et l’avortement. C’est selon eux, ce qui expliquerait le déclin du FN lors de l’élection présidentielle de 2007.

 La nouvelle présidente du Front National vient d’annoncer la nouvelle équipe qui l’accompagnera jusqu’en 2012 tout en reconduisant les proches de son père qui conserve une place stratégique dans ce dispositif. En jouant la prudence, elle a placé ses principaux soutiens dont notamment Louis Alliot, son compagnon qui figure parmi les favoris pour le poste de directeur de campagne de l’élection de 2012 et Marie-Christine Arnautu, chargée par la nouvelle présidente d’un domaine longtemps négligé au FN : le social. Cette mère de famille, membre de diverses associations, soutien aux sans-abris et aux toxicomanes risque de largement contribuer à la stratégie de « dédiabolisation » du parti.

 Quoi qu’il en soit, la classe politique se méfie sérieusement de la nouvelle présidente du FN qui tente tant bien que mal d’éliminer les dérapages de Jean Marie Le Pen tout en conservant la force de conviction de son père.

Marie-Christine Arnautu, chargée des affaires sociales au FN

Louis Alliot, Directeur de campagne  et compagnon de Marine Le Pen