Hadopi ne fait pas peur

50% des internautes déclarent télécharger illégalement sur internet. C’est ce que révèle une étude de l’Hadopi, la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet, publiée dimanche. On remarque que depuis le lancement d’Hadopi, les téléchargements ont augmenté.

Les premiers mails d’avertissements d’Hadopi ont été envoyés en octobre, et la deuxième phase a été lancée en janvier. Afin de faire un point sur la situation du téléchargement illégal en France, Hadopi et la Sacem ont publié une étude chacune dimanche.

Presque 50% des sondés avouent qu’ils utilisent internet à des fins illicites. On constate cependant une évolution des pratiques : les sites de partage peer-to-peer reculent (42%) ; alors que les sites de streaming et de téléchargement direct (respectivement 64% et 37%). Mention spéciale pour Megaupload, visité par des millions de Français tous les mois. Mais savent-ils seulement que ce site propose du contenu illégal ?

Autre échec pour Hadopi : la progression du téléchargement pirate. 38% des internautes téléchargent depuis plus de trois ans, et 29% confessent qu’ils ont commencé depuis moins de six mois ! Autrement dit, la menace Hadopi ne semble pas avoir d’effet. D’ailleurs, 52% des personnes interrogées déclarent que le gendarme de l’internet ne les incite pas à arrêter.

Cette étude avait aussi pour but de dresser le profil-type de la cible privilégiée d’Hadopi. Ainsi, le pirate contre lequel se bat la loi est principalement un homme entre 15 et 39 ans, même si les femmes sont aussi concernées.

Cependant, le sondage mené par la Sacem prend l’étude d’Hadopi à contre-pied. Réalisé en fin d’année 2010, il révèle que 81% des internautes arrêteraient de télécharger après avoir reçu le premier mail d’avertissement. Chez les 15-24 ans, principaux utilisateurs d’internet, ils seraient même 84%.

Eric Walter, le secrétaire général de l’Hadopi, espère que cette étude deviendra « un baromètre régulièrement mis à jour. »