L’Egypte imite la Tunisie
Hier, environ 15 000 personnes se sont rassemblées sur la grande place Tahrir du Caire afin de protester contre le régime du président Hosni Moubarak.
« Moubarak dégage ». Des milliers d’égyptiens se sont retrouvés dans les rues hier en ordonnant le départ du président égyptien, au pouvoir depuis plus de trente ans ; deux manifestants ont été tués lors de heurts avec la police à Suez, au nord du pays, ainsi qu’un policier.
Des manifestations ont également été organisées dans différentes villes de province dont notamment Alexandrie et Suez. Ce sont les plus importantes en termes d’effectifs dans le pays depuis les émeutes de 1977 provoquées par une hausse du prix du pain.
Tous scandés : « La Tunisie est la solution ». Même si la situation est différente dans chacun des deux pays, l’Egypte ayant davantage de libertés dans certains domaines, le départ du président Ben Ali a donné de sérieux espoirs au peuple égyptien quant au futur potentiel départ d’Hosni Moubarak.
Aujourd’hui, les Frères musulmans et le Wafd (parti laïque), partis d’oppositions, ont d’ores et déjà appelé à une nouvelle journée de mobilisation malgré le refus des autorités égyptiennes.
Les 80 millions d’égyptiens réclament les diminutions de la pauvreté et du chômage et l’abolition de la torture et de la corruption.
Michèle Alliot-Marie, récemment en voyage officiel au Proche-Orient, déplore les morts lors des manifestations. « On doit pouvoir manifester sans pour autant qu’il y ait des violences et encore moins des morts » a dit la ministre des Affaires étrangères.
Binyamin Ben Eliezer, l’ancien ministre israélien du Commerce et de l’Industrie, particulièrement proche du président Moubarak à quant à lui fait part de son soutient au régime actuel et ne croit pas en une révolte concrète et sérieuse : « L’opposition égyptienne ne dispose pas d’un dirigeant sérieux capable de contrôler la vague de mécontentement actuel » explique l’ancien ministre. L’Egypte est le premier pays arabe à avoir signé un accord de paix avec l’état hébreu en 1979.
Considéré comme l’un des chefs d’états les plus puissants du Moyen-Orient, Mohammed Hosni Moubarak, 82 ans est au pouvoir depuis 1981. Sa chute de popularité s’est particulièrement accélérée ces derniers temps, avec la mise en lumière de la corruption de son fils, Alaa lors d’affaires de marchés publics et de privatisation.
Hosni Moubarak, président egyptien depuis 1981
Par ailleurs, des rumeurs concernant son second fils, Gamal, 47 ans stipulent qu’il serait préparé à succéder à son père à la tête de l’Etat lors des prochaines éléctions présidentielles en septembre.
Gamal Moubarak, fils du président egyptien
Après la Tunisie et maintenant l’Egypte, le monde arabe entre enfin dans une nouvelle ère et s’inscrit dans un véritable combat révolutionnaire.
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« La SNCF s’explique sur sa responsabilité dans la Shoah.Tunisie : l’opposant Moncef Marzouki pris en chasse par des manifestants »