Côte d’Ivoire : vers une intervention militaire de la CEDEAO ?
Bingu wa Mutharika, Président du Malawi et de l’Union Africaine, s’est rendu ce mardi à Abidjan pour rencontrer Laurent Gbagbo, le Président sortant Ivoirien, et son rival, Alassane Ouattara.
Par cette visite, l’Union Africaine tente de faire pression sur Laurent Gbagbo pour qu’il cède le pouvoir à Alassane Ouattara, le président reconnu par la communauté internationale. Mais ces entretiens interviennent une semaine après l’échec des négociations déjà menées par Raila Odinga, le Premier Ministre Kenyan.
Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères du Nigeria a annoncé lundi que la CEDEAO (Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest) souhaitait qu’une résolution des Nations Unies autorise l’usage de a force en Cote d’Ivoire. L’organisation régionale menace, en effet, de chasser Laurent Gbagbo du pouvoir par le biais d’une intervention militaire, si cela s’avérait nécessaire. En ce sens, des émissaires de le CEDEAO seront aux Etats Unis cette semaine pour s’entretenir avec Barack Obama, ainsi qu’avec le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki Moon.
De son cote, Alassane Ouattara essaie, lui aussi, d’agir contre Laurent Gbagbo. Ainsi hier, il a ordonné l’arrêt des exportations de cacao et de café ivoiriens pour un mois, une décision qui a reçu l’approbation des Etats Unis. Le porte-parole du Département d’Etat Américain, M. Crowley, a explique que cette stratégie vise à contraindre Laurent Gbagbo à reconnaitre sa défaite et à quitter le pouvoir. La compagnie américaine Cargill, qui achète une grande quantité de cacao, a suspendu depuis hier tous ses achats en provenance de Cote d’Ivoire.
Cette position ne fait toutefois pas l’unanimité au sein des Etats africains. A quelques jours du sommet de l’Union africaine qui devrait débattre du problème ivoirien, de plus en plus de voix s’élèvent pour condamner la façon cavalière dont les Nations unies et la communauté internationale gèrent la crise postélectorale en Côte d’Ivoire. Le président sud-africain, ougandais, et équato-guinéen ont ainsi dénoncé l’approche « simpliste » des Nations Unies. Ils demandent la mise en place d’une « enquête sur le processus électoral » afin de déterminer qui a réellement remporté cette élection.
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