Le régime de Moubarak débranche l’Egypte
En Egypte, tandis que les manifestations contre le régime d’Hosni Moubarak se poursuivent, le gouvernement égyptien commence à durcir sa position.
Alors que la journée de vendredi sera sans doute décisive pour l’avenir du mouvement de contestation, les Égyptiens se sont rendu compte ce matin que l’accès à internet avait été entièrement coupé pendant la nuit. Face à un mouvement qui a brillamment utilisé le Net et les réseaux sociaux pour s’organiser, les autorités s’étaient jusque-là contentées de bloquer l’accès à certains sites internet, notamment Twitter et Facebook. De la même manière, les SMS ne circulent plus sur le sol égyptien.
Autre manifestation de fermeté, le gouvernement a également fait suspendre le championnat national de football, afin d’empêche les grands rassemblements de population susceptibles de tourner à la manifestation hostile au régime. Le ministère de l’Intérieur, quant à lui, a lancé une sévère mise en garde précisant que toute action « menaçant la loi et l’ordre ou la sécurité publique sera fermement réprimée ».
Mais ce n’est pas tout. Dans la nuit du jeudi au vendredi, les autorités égyptiennes ont également lancé une vaste campagne d’arrestation visant au moins 350 Frères musulmans. Depuis le début des manifestations, ces derniers sont accusés par le régime d’être responsables de la situation, et surtout des violentes confrontations. Les forces de sécurité ont également arrêté de nombreuses hautes personnalités de la confrérie, tel qu’Issam al-Erian, un des proches du guide suprême de la Fraternité.
Le régime d’Hosni Moubarak doit faire face à des manifestations sans précédent qui ont fait sept morts, des centaines de blessés, et entraîné un millier d’arrestations depuis mardi. Jeudi, à Cheikh Zouwayed (nord du Sinaï) le niveau de violence a encore augmenté avec des échanges de tirs les forces de sécurité et des bédouins armés et les forces de sécurité. La police aurait été prise pour cible par des tirs de roquettes antichar.
« Clermont-Ferrand II – Université Blaise PascalFogiel, Demorand, Poincaré… : la valse des médias »