Egypte : tirs d’armes à feu place Tahrir, de nombreux blessés

Alors que les affrontements entre manifestants pro et anti-Moubarak se poursuivent en Egypte, des tirs nourris ont été entendus aux abords de la place Tahrir, dans le centre du Caire.

Les premières détonations ont été entendues vers 14H30 (12H30) sur le pont du 6 Octobre, qui surplombe une partie de la place Abdelmoneim Ryad, elle-même l’extension de la place Tahrir où les manifestants se rassemblent depuis une semaine. Un journaliste de Libération envoyé sur place évoque des « tirs en rafales d’armes automatiques », qui feraient plutôt penser à l’armée égyptienne. Ces tirs se sont prolongés pendant plusieurs minutes.

Cette place est le lieu de violents accrochages entre opposants et partisans du président égyptiens. L’armée a dû s’interposer entre eux les deux camps, qui sont désormais séparés de 80 mètres selon Reuters. D’après un journaliste de l’AFP, les soldats ont appelé les  manifestants anti-Moubarak à reculer de quelques mètres, alors que les pro-Moubarak demandaient à l’armée de les protéger.

Au cours de la nuit et au petit matin, des tirs sporadiques venant du pont d’Octobre, où étaient positionnés les partisans du président Hosni Moubarak, avaient déjà fait de nombreux blessés. « On a eu quatre morts ici dont un atteint par balle en plein front », a  déclaré jeudi matin à l’AFP le docteur Mohamed Ismaïl, depuis un hôpital de campagne monté sur une place adjacente à la place Tahrir. Un autre médecin, le Dr Amr Bahaa, fait été de trois tués en début de mâtiné et de nombreuses « blessures par balles », estimant le nombre total de blessés depuis mercredi à plus d’un millier.

La place Tahrir est recouverte de pierres et de gravats, une dizaine de milliers de manifestants anti-Moubarak scandant « le peuple veut l’execution du boucher », entourés par des chars de l’armée. Les affrontements ont été extrêmement violents, à coups de pierres, de bâtons, de barres de fer et parfois de couteaux. Mercredi soir, le vice-président Omar Souleiman avait appelé les manifestants à rentrer chez eux.

Selon un bilan non confirmé de l’ONU, les heurts de la première semaine de contestation en Egypte ont fait au moins 300 morts et plusieurs milliers de blessés.


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