La mère qui avait tué ses huit nourrissons affirme avoir été victime d’inceste
Dominique Cottrez prétend avoir agi par crainte que ses enfants ne soient ceux de son propre père.
L’affaire avait fait grand bruit en juillet 2010, lorsque les propriétaires d’une maison de Villers-au-Tertre (Nord) avaient découvert, en creusant leur jardin, des sacs plastiques contenant les cadavres de deux nouveau-nés. L’enquête s’était alors rapidement dirigée vers l’entourage de l’ancien propriétaire des lieux. Placée en garde à vue, sa fille, Dominique, avait reconnu avoir donné naissance en secret à huit bébés avant de les étouffer immédiatement et de conserver leurs corps dissimulés. Le tout sur une période s’étalant de 1989 à 2006 ou 2007.
Le procès de Dominique Cottrez connaît aujourd’hui un nouveau rebondissement sordide, puisque l’accusée affirme à présent avoir été victime d’inceste depuis l’enfance, et avoir tué ses enfants de crainte qu’ils ne soient ceux de son propre père. Face à la juge d’instruction chargée du dossier, elle a raconté que son père, décédé en 2007, l’aurait violée plusieurs fois, à 8-10 ans, puis à 14 ans, et à d’autres reprises alors qu’elle était mariée. La mère infanticide a également affirmé avoir des doutes sur la paternité de la cadette des deux filles qu’elle a élevées.
L’aide-soignante, aujourd’hui âgée de 46 ans, a également indiqué avoir prévenu son père après avoir tué le premier bébé. Selon elle, celui-ci aurait été au courant de toutes ses grossesses et aurait même enterré les deux premiers enfants. «Le procès de Mme Cottrez est celui d’une femme qui ne voulait pas garder les enfants de son père. Qui, aujourd’hui, la blâmerait d’avoir fait cela ?», a déclaré son avocat, Me Berton, à «la Voix du Nord».
Des expertises ADN ont pourtant montré que six des huit bébés tués étaient bien du mari de l’aide-soignante, un doute subsistant sur deux des nouveau-nés, faute d’ADN de qualité suffisante, a de son côté indiqué le procureur de Douai, Éric Vaillant.
Concernant son mari, Dominique Cottrez a d’ailleurs formulé «des déclarations contradictoires», selon lui. Elle s’est étonnée auprès de la juge qu’il n’ait pas été au courant de ses grossesses, niant ensuite toute implication de sa part. Pour Me Berton, cité par La Voix du Nord, il semble «compliqué» que Pierre-Marie Cottrez n’ait rien vu. «Mme Cottrez explique que pendant des mois, au pied de son lit, il y avait des sacs poubelle contenant des fœtus, ce que la reconstitution a confirmé», estime-t-il.
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