Egypte : un ministre tance les manifestants de la place Tahrir
Malgré une journée de jeudi marquée par des affrontements entre pro et anti-Moubarak, la mobilisation egyptienne ne faiblit pas. Le ministre Egyptien de la défense est venu s’adresser aux manifestants regroupés sur la place El Tahrir.
Aux environs de 10h30, les soldats qui encadrent cette place symbolique de la mobilisation égyptienne ont demandé aux protestataires de s’asseoir afin que M. Tantaoui, le ministre de la Défense, puisse s’adresser à eux. «L’homme vous a dit qu’il n’allait pas se représenter», a lancé le ministre, en référence au président Hosni Moubarak qui a annoncé qu’il ne briguerait pas un sixième mandat. Une annonce qui n’a pas apaisé la rue. «Allez dire au Guide de s’asseoir avec eux», a-t-il ajouté, dans une apparente allusion au Guide suprême des Frères musulmans, Mohammed Badie, et au dialogue lancé par le pouvoir avec l’opposition.
De nouvelles manifestations sont prévues ce vendredi en Egypte à l’appel du mouvement de contestation, qui espère en faire la «journée du départ» du président Hosni Moubarak. Les organisateurs espèrent mobiliser, comme le 28 janvier dernier, un million de personnes après la prière musulmane hebdomadaire.
Des centaines de personnes affluent vers le centre du Caire pour tenter de rejoindre les milliers de protestataires qui ont passé la nuit place Tahrir. Beaucoup font la queue à un barrage militaire pour accéder à la place, méticuleusement fouillés par les soldats. Selon un journaliste d’Al-Jazeera, les manifestants effectuent eux-mêmes des contrôles d’identité place Tahrir. Ils tentent de vérifier que des policiers n’y pénètrent pas, la carte d’identité égyptienne mentionnant la profession de chacun.
Parallèlement, la pression internationale se fait plus forte pour exiger le départ du président egyptien. Barack Obama a ainsi déclaré que le temps était venu d’entamer « une transition pacifique, ordonnée et profonde grâce à des négociations exhaustives crédibles ». Le ministre Britannique James Cameron a quant à lui jugé « insuffisantes » les mesures prises vers la transition politique.
Selon le quotidien algérien El Watan, Bouteflika s’est engagé hier à lever l’état d’urgence en vigueur dans le pays depuis 1992. Il a également invité la société civile à s’exprimer… dans les espaces clos.
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