La campagne de France Nature Environnement est-elle choquante ?

France Nature Environnement vient à peine de lancer sa campagne, mais elle fait déjà polémique. Alors que le salon de l’agriculture s’ouvre le 19 février, deux syndicats agricoles avaient demandé l’interdiction des images chocs utilisées par FNE. La justice en a décidé autrement.

Cette fédération qui réunit plus de 3 000 associations écologistes a décidé de frapper fort avec sa nouvelle campagne contre l’agriculture intensive. Ce qui n’était pas au gout d’Inaporc et d’Interbev, deux syndicats de la filière porcine et bovine, qui avaient saisi la justice pour censurer la campagne. Mais elle ne sera pas interdite car la justice estime que les visuels ne contiennent pas d’attaque personnelle.

La campagne en question aborde trois thèmes, dénoncés par deux visuels chacun : les algues vertes en Bretagne causées par l’élevage des porcs ; les OGM et la forte mortalité des abeilles à cause des pesticides. Il faut avouer qu’elle est très osée :

–         Un enfant jouant au milieu d’algues vertes (alors que leur décomposition produit un gaz mortel)

–         Un épi de maïs OGM utilisé comme un revolver

–         Les pesticides « Kill Bees », parodie de l’affiche du film Kill Bill

(Tous les visuels ici)

Inaporc a exprimé son mécontentement en affirmant que « les éleveurs de porcs en ont ras le bol d’être toujours cités en première ligne quoi qu’ils fassent », avant de condamner des « accusations gratuites ». C’est juste « une campagne parisienne de dénigrement », estime la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles).

La FNE se défend d’attaquer directement les agriculteurs car elle vise le système de production lui-même, qualifié « d’intensif, extrême et déraisonnable ». « Il faut se réveiller tant qu’il est encore tant », déclare Benoît Hartman, son porte-parole. « Cette campagne est destinée à faire évoluer les pratiques et les lois », poursuit-il. Avant d’expliquer qu’ils ont choisi cette « mise en scène car nous avons besoin que l’opinion publique soit derrière nous. Mais le message de fond n’est pas original : depuis quarante ans nous disons qu’il faut changer de modèle agricole ».

Il est effectivement prouvé que la prolifération des algues vertes en Bretagne est surtout due au rejet de nitrates agricoles. Et que la mortalité extrême des abeilles depuis quelques années est le résultat d’une combinaison de pesticides et d’agents pathogènes. Quant à la nocivité des OGM, « on n’a pas encore assez de recul », selon l’affiche.

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