Clearstream : Villepin seul contre tous

Hier dans le procès Clearstream, le parquet a tenté une nouvelle expérience afin de ressortir un brin de vérité dans cette affaire en confrontant les quatre témoins principaux. Chacun a maintenu sa version des faits…

Il n’y a pas une affaire Clearstream mais des tas. Du moins si l’on s’en réfère à toutes les versions données par les différents acteurs présents au procès. Depuis le début de l’instruction, le doute n’a cessé de s’épaissir tant les témoins n’ont jamais dévié de leurs affirmations de départ pourtant contradictoires. Du coup hier, le tribunal a souhaité confronter tout le monde. Imad Lahoud, Jean-Louis Gergorin et le Général Rondot face à Dominique de Villepin. Une énième tentative d’y voir plus clair qui a de nouveau échoué. Chacun restant sur ses positions, le débat s’est d’ailleurs transformé en véritable confrontation. Le témoin principal, le Général Rondot muni de ses notes, ne laissant rien passer face à Dominique de Villepin. « Je n’ai pas de raison d’inventer. Je ne suis pas un serpent charmé par un joueur de flûte », lâchera même Rondot à un des défendeurs de l’ancien premier ministre.

Rondot maintient, Villepin aussi

Au centre des discussions d’hier, la garde-à-vue d’Imad Lahoud. Un fait datant du 25 mars 2004. Le général Rondot confirme sa version : il aurait reçu l’ordre de Dominique de Villepin de faire libérer Lahoud par téléphone. Impossible selon Villepin : « Je ne le prenais pas au téléphone. » Rondot ne lâche pas et cite, selon lui, les mots du ministre des affaires étrangères à l’époque : « Faites libérer la source ! (Imad Lahoud) » L’ancien résident de Matignon semble tomber des nues : « Je n’ai pas pu demander la libération d’Imad Lahoud que je ne connaissais pas ! J’ai dû dire au général, voyez ce qu’il en est. » A ce moment, le général Rondot voit rouge et clame qu’il maintient sa version. D’ailleurs, Jean-Louis Gergorin et Imad Lahoud confirment. Gergorin assurant : « J’ai bien appelé le ministre à ce sujet. Je suis passé par son garde du corps pour le joindre.» C’en est trop pour Villepin qui fait tomber son micro : « Jamais. Jamais, il ne m’a joint. »
Dominique de Villepin semble de plus en plus esseulé dans cette affaire mais aucune vérité ne se dégage vraiment pour le moment.

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