Immigration: les propos de Chantal Brunel divisent la droite

A presque un an des présidentielles et à l’heure où Marine Le Pen fait de bons scores dans les sondages (mais pas dans tous), l’UMP se trouve divisé sur une question qui mord sur le terrain du FN. Cette question, relancée par la députée UMP Chantal Brunel, concerne l’immigration.

Pour Chantal Brunel, il faudrait « remettre dans les bateaux » les immigrés venant de la Méditerranée. Cette phrase datant du 8 mars a provoqué un tollé au sein du parti majoritaire. Si bien que François Fillon a dû remettre les choses au point.

Le Premier ministre a insisté hier à l’Assemblée nationale que « Chantal Brunel a tenu des propos que nous [l’UMP] n’approuvons pas », ajoutant que « depuis quelques jours, l’extrême droite fixe le calendrier politique. Cela doit cesser ! ». Mardi, c’est Jean-François Copé, le secrétaire général de l’UMP, qui condamnait les propos de la députée. Quant à François Baroin, porte-parole du gouvernement, il a qualifié de « regrettables » ces déclarations;

Rama Yade, de son côté, « hésite entre la tristesse et l’indignation ». « On sent une espèce de laisser-aller, de liberté dans les propos, qui, moi, me fait peur. Ce n’est pas l’UMP, ça », a ajouté l’ambassadrice de la France à l’UNESCO. Et le député du parti majoritaire Jacques Le Guen d’estimer que Chantal Brunel « devrait avoir au moins la délicatesse de démissionner de l’UMP. »

L’intéressée a regretté que ses propos aient pu choquer, mais elle se défend en affirmant qu’un « certain nombre de députés [la] soutiennent ». « Beaucoup de gens disent « Chantal a dit ce que beaucoup de gens pensent » », a-t-elle assuré. On peut effectivement constater dans un reportage de BFM TV (vidéo en fin d’article) que la députée est au moins soutenue par des militants du parti présidentiel.

Même si Jean-François Copé a lancé une offensive contre le FN, assurant qu’« à aucun moment […] nous ne tendrons la deuxième joue » au parti d’extrême-droite, la question de l’immigration empiète sur le programme frontiste. Dans une interview pour le Midi Libre, Marine Le Pen a réagit aux déclarations de Chantal Brunel : « une fois de plus, je constate que des élus UMP partagent nos opinions mais n’ont pas le courage de les appliquer », a-t-elle estimé. Et cela pourrait se voir aux prochaines cantonales.

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Photo: AFP