Gbagbo: « l’offensive du désespoir »
Laurent Gbagbo emploi désormais la manière forte. Ses fidèles ont attaqué durant cinq heures de combat samedi le quartier d’Abobo fief d’Alassanne Ouatarra président reconnu par la communauté internationale.
L’offensive meurtrière appuyée par des blindés et deux hélicoptères, équipés de lance-roquettes RPG, a fait de nombreux morts au sein de la population. Des corps sans vie jonchaient certaines rues à proximité des lieux de combat. Quatre corps non identifiés ont été retrouvés par les passants après les hostilités. Dans la zone du Plateau Dokui, près de la route du zoo, un journaliste de l’AFP a vu les corps criblés de balles et partiellement dévêtus de quatre hommes âgés d’une vingtaine d’années.
« Offensive du désespoir »
C’est le terme employé par le camp Ouattara pour définir cette opération, la première d’envergure depuis le début de la crise post-électorale fin novembre.
A la réunion de l’Union Africaine qui s’est tenue à Addis-Abeba en l’absence de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara s’est vu confirmer par le panel des cinq chefs d’État sa victoire à l’élection présidentielle. Pourtant la donne n’a pas changée et l’UA ne fait que confirmer ce qu’elle avait déjà dit il y a trois mois. L’absence de propositions de sortie de crise, confirme l’impasse diplomatique.
Laurent Gbagbo a pour sa part rejeté cette décision. « Le président Laurent Gbagbo s’adressera bientôt à la nation ivoirienne après l’échec de l`Union africaine dans la résolution de la crise postélectorale », a annoncé samedi sur la télévision ivoirienne, le porte-parole du gouvernement, Ahoua Don Mello.
Pour Patrick Achi, porte-parole du gouvernement Ouattara, Gbagbo et ses partisans de Gbagbo sont «acculés, le dos au mur. Il ne leur reste que le spectre de la guerre civile, susciter la terreur». Il a ajouté : «A un kilomètre de distance (d’Abobo), ils tirent des obus, à l’aveugle, qui tombent sur des maisons de civils. La majorité des tués sont des civils innocents, ce ne sont pas des affrontements militaires contre militaires».
L’économie ivoirienne est paralysée. On estime à plus de 500 000 les pertes d’emplois. Le port d’Abidjan a vu son trafic se réduire de moitié. Les primes de risques des grands groupes ont flambé. L’administration est divisée et paralysée. Les exactions perpétuées par les milices de Laurent Gbagbo ont fait au moins 260 morts selon les Nations unies et plus selon Human rights Watch avec des possibles charniers.
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