Six Nations: résumé de la quatrième journée
De la victoire historique de Italiens à la crise du rugby français, de l’injustice dont furent victimes les irlandais à Cardiff à la révolte écossaise de Twickenham, cette quatrième journée restera bien dans l’Histoire. Voici le résumé complet.
Italie – France (22-21), Rome.
La journée commença avec l’affiche qui semblait être la plus déséquilibrée, entre une Italie dont la participation au tournoi des six nations est de plus en plus remise en cause (notamment de la part des Anglais), et un xv de France qui restait sur une très forte impression à Londres. La France doit alors remporter cette rencontre pour espérer remporter le tournoi, à défaut du grand chelem, en cas de mauvais pas de l’Angleterre. Sur le papier, la France ne devait pas avoir de problèmes à disposer d’une Italie malchanceuse par deux fois à domicile sur deux rencontres qu’elle pouvait emporter, contre l’Irlande et les Gallois.
La rencontre commença par une pénalité de Bergamasco pour l’Italie réussie. Puis, sur une percée de Huget, Vincent Clerc conclut dans l’en-but (qui égale au passage Christian Darrouy au palmarès des grands marqueurs d’essais français). Aurélien Rougerie rate de peu d’inscrire dans la foulée un seconde essai, mais il échappe la ballon à un mètre de la ligne. A la mi-temps, la France mène 8 à 6 mais déjà, les prémices d’une catastrophe annonce gronde déjà dans la bouche du sélectionneur: « on invente des choses. On se fait pas mal au contact, faudrait un peu de courage« . Les tricolores en effet se montre stériles sur leurs actions jusqu’à ce coup de génie de l’ouvreur François Trinh-Duc, lequel perce et donne à l’intérieur à Morgan Parra qui marque entre les poteaux. Mené 18 à 6, les italiens ne s’avouent pourtant pas vaincu, et grâce à une magnifique remontée de balle, l’arrière Andrea Masi marque en coin. Bergamasco transforme et revient à 13-18. Une nouvelle pénalité de Bergamasco porte la marque à 16-18. Côté français, on est de plus en plus pénalisé en mélée, alors qu’elle est censé être le point fort de l’équipe. Parra convertie une pénalité et donne de l’air 16 à 21 pour les siens.
De courte durée, Bergamasco passe deux nouvelles pénalités et l’Italie passe devant 22 à 21. Dans la dernière seconde, la France à une mélée à 22 mètres de l’en-but. Les italiens résistent, se mettent à la faute mais l’arbitre ne siffle pas de pénalité. Sur la dernière Harinordoquy et Parra jouent une 89 qui va malheureusement avortée. L’arbitre siffle la fin du match. Victoire historique des italiens, méritée. Dans les heures et jours qui suivent, la France plonge dans une mini-crise. Après avoir fustigé l’arbitrage en Angleterre et ses joueurs en Italie, Marc Lièvremont aura t-il enfin le courage de reconnaître son propre échec?
Pays de Galles – Irlande (19-13), Cardiff.
La France hors course, c’était les deux seules nations à prétendre à la victoire finale en cas de faux pas des anglais. En cas de victoire à Cardiff, les hommes de Brian O’Driscoll pouvait rêver d’une finale à domicile contre le xv de la rose. Les Gallois, eux iraient défier la France à Paris. D’entrée, c’est l’Irlande qui se met en avant avec un essai du capitaine O’Driscoll dès la cinquième minute. Menant 13 à 6, les gallois réagissent en seconde mi-temps par essai plein de malice du demi de mélée gallois Mike Phillips. Ce fut le tournant du match car cet essai…n’aurait pas du être accordé. En effet, l’ouvreur irlandais a botté le ballon dans les tribunes. Les gallois ont récupéré un autre ballon et joué vite l’action, menant à l’essai. Sauf que la règle est claire, la touche ne peut être jouée si ce n’est pas le même ballon de jeu qui a été mis en touche. Enorme injustice pour les irlandais, dont le pauvre O’Driscoll s’époumona devant l’arbitre…de touche, lequel assure qu’il s’agissait du même ballon. Les images montrent pourtant qu’il s’agissait d’un ballon récupéré par un preneur de balle, alors que l’autre ballon était dans les tribunes. Dépités, les irlandais ne reviendront pas et encaisseront un nouvel essai, montant le score à 19-13.
Le crime a été parfait à Cardiff. Surtout que le dernier match va être très intéressant. Si les gallois gagne à Paris, et l’Angleterre perd à Dublin, les joueurs de la Principauté remporteraient le tournoi. Si la France bat le Pays de Galles, l’Angleterre gagne au mieux le grand chelem, au pire le tournoi. Volés à Cardiff, les irlandais auront-ils à coeur d’aider les gallois? Peu probable quand on sait la fierté irlandaise à l’encontre des anglais. Le Pays de Galles y compte bien.
Angleterre – Ecosse (22-16), Londres.
Un remake de Braveheart! Voici ce qu’on faillit faire les écossais dimanche après-midi à Twickenham. Les anglais ont en effet eu toutes les peines du monde à se défaire des joueurs des Highlands. Complètement à l’agonie durant ce tournoi, l’Ecosse a montré un courage admirable et a été à deux doigts de faire la deuxième grosse surprise de cette quatrième journée. Le xv de la rose, trop dur d’eux, ont complètement déjoué, ne parvenant à marque que grâce à son banc de remplaçants, composés d’anciens champions du monde 2003. L’anglais a faillit ravaler son arrogance.
En figure de proue des écossais, Richard Gray, omniprésent sur le terrain, avec sa chevelure blonde à la Jean-Pierre Rives, en véritable William Wallace, menant ses coéquipiers à la bataille. L’Angleterre marque un essai en milieu de seconde mi-temps par Tom Croft, venant juste de rentrer. Outrageusement dominée en mélée, l’Ecosse se ressaisit dans ce secteur mais n’en profite pas, commentant encore trop d’approximations. Dommage car l’Ecosse avait les armes pour s’imposer à Londres, ce qu’elle n’a pas fait depuis 1983! Menés 19 à 9, les écossais marquent par l’ailier Max Evans et reviennent à 19 -16. Wilkinson, rentré en jeu tape une dernière pénalité, mettant à l’abri les siens de six points. L’Ecosse devait marqué un essai transformé, mais arriva un tournant du match. Alors que les écossais avaient une énorme occasion à jouer au large, certainement prometteuse, l’arbitre français siffle. Pourquoi? ce dernier s’est claqué au mollet sur une action! Robinson, l’entraineur écossais, n’en décolèrera pas.
L’Angleterre poursuit sa route vers le grand chelem, mais a reçu un avertissement sans frais pour son dernier match en Irlande. L’Ecosse se battra à Murrayfield contre l’Italie pour espérer ne pas décrocher une cuillère de bois, récompense pour les perdants de tous les matchs de la compétition. C’est tout le mal qu’on peut leur souhaiter.
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