Centrale de Fukushima : un maigre espoir
Après plusieurs jours d’incertitudes et d’échecs répétés, il semblerait que les japonais commencent à reprendre le contrôle de la situation à la centrale de Fukushima. Le pays est engagé dans une « course contre la montre » pour refroidir les réacteurs, a déclaré ce matin le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Yukiya Amano.
Les techniciens de la Tepco (compagnie japonaise en charge de la centrale) ont notamment réussi tirer un câble électrique jusqu’au réacteur n°1 et à l’y connecter. Ils sont à présent affairés à relier le réacteur n°2 au premier. Samedi, lorsque l’électricité sera rétablie, ils tenteront de remettre en service les dispositifs de refroidissement des deux réacteurs, inopérants depuis le tsunami. L’étape suivante consistera à raccorder les réacteurs 3 et 4, ce qui pourrait être fait dans la journée de dimanche.
D’autre part, les camions citernes équipés de canons à eau des forces armées japonaises ont réussi à projeter de l’eau dans la piscine du N°3. Des largages d’eau par hélicoptères militaires sur le 3 et 4 auraient également eu aussi un effet positif. En outre, annonce alarmante du président de l’Autorité de sûreté nucléaire américaine sur la piscine du réacteur n°4 qui aurait été vide a été infirmée hier. Selon la Tepco, l’action d’hier a permis de diminuer la radioactivité du site, ce qui rend l’intervention moins difficile.
Les moyens de lutte ont augmenté au cours de la nuit : sept camions citernes militaires sont arrivés sur place, et ont recommencé à arroser la bâtiment du réacteur n°3, tandis que les pompiers de Tokyo ont envoyé 139 personnes et 30 camions. Le langage par hélicoptère paraît en revanche avoir été abandonné.
Pas de quoi pavoiser, cependant : les dépressurisations volontaires menées afin de conserver l’intégrité de l’enceinte de confinement du réacteur n°1 se traduit toujours pas le rejet de particules radioactives dans l’environnement. De plus, l’enceinte de confinement des réacteurs n°2 et 3 présenterait quelques brèches. Selon Thierry Charles directeur de la sûreté des installations de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (ISRN), que la centrale de Fukushima pourrait avoir rejeté entre le 11 et le 20 mars «l’équivalent en produits dispersables d’un dixième de ce qu’a relâché Tchernobyl».
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