Elections cantonales: tous contre le FN, l’UMP déserte le front

La gauche tient la barre et le FN se veut conquérant. Le premier tour des élections cantonales  a redistribué les cartes départementales. Et ce malgré ou grâce à l’abstention record. 45% de français ne se sont déplacé contre 64, 87 en 2008 l’écart est important.

La droite locale a affiché ses divisions pendant une campagne souvent rude. Un contexte qui a profité au PS, et au FN. Au deuxième tour de l’élection, la question du positionnement des uns et des autres par rapport au parti frontiste alimente tous les commentaires, laissant apparaître les tendances de chacun.

Le mot d’ordre est : « tous contre le FN », sauf dans la majorité. En effet le patron de l’UMP Jean François Copé,  préfère « laisser les électeurs libres de leur choix » en cas de duel PS-FN au second tour. « Il n’y aura ni d’alliance avec l’extrême droite, ni de front républicain ». Malgré les divisions que cela suscite dans la majorité, Nicolas Sarkozy a confirmé devant l’état-major de l’UMP la consigne du « ni-ni » de Jean François Copé. « Il n’y aura pas d’infléchissement de la ligne officielle » appeler à voter à gauche face au FN dans les cantons où l’UMP serait absente au second tour, « reviendrait à envoyer un signal de connivence entre l’UMP et le PS, et donc à alimenter la campagne anti ‘UMPS’ développée par le Front national », a expliqué Nicolas Sarkozy.

Un appel au barrage

Pour le sénateur PS David Assouline, en laissant les électeurs « libres de leur choix » au second tour, Jean-François Copé « ne choisit pas entre ceux qui défendent la République et ceux qui la combattent […] A l’irresponsabilité, il ajoute le déshonneur ».

Dès les premières annoncent de résultats ils ont été nombreux à appeler à un boycott du candidat de la formation d’extrême droite.

Cecile Duflot la secrétaire nationale d’Europe Ecologie  a déclaré que le score du FN est « une claque pour tous les démocrates » et appel « tous les électeurs à faire barrage au FN  partout où il sera présent ».

Le socialiste François Hollande indique qu’en cas de duel UMP/FN, il faudra « voter pour le candidat UMP» au second tour. Le MoDem appelle à contrer le FN au second tour et juge l’absence de consigne de vote de l’UMP « irresponsable ».

Même le Premier ministre, François Fillon, semble sur une ligne plus ambiguë que celle prônée par l’UMP. Il a ainsi invité « chaque électeur » à se mobiliser dimanche prochain « loin des postures démagogiques ». Pour lui, « plus que jamais, la droite républicaine doit se rassembler autour de ses valeurs et de ses projets ».