Nuage radioactif : peut-on croire les autorités ?
Alors que le nuage radioactif provenant de la centrale nucléaire de Fukushima devrait passer au-dessus de la France ce mercredi, les Français se demandent quel sera son impact sur leur santé. Selon les spécialistes, les risques sont très faibles. Peut-on les croire ?
Depuis l’annonce de l’arrivée du nuage radioactif, les pharmaciens ont observé une hausse conséquente de la demande de pastilles d’iode (servant à protéger l’organisme pendant 24h en cas d’exposition à des taux anormaux de radioactivité). Pourquoi ce sentiment de panique alors que les autorités assurent qu’ils n’y a rien à craindre ?
L’explication tient en un mot : Tchernobyl. Les Français se souviennent qu’à l’époque, en 1986, on leur disait que le nuage radioactif s’était « arrêté aux frontières de la France ». On sait aujourd’hui que ce n’était pas le cas, puisqu’il avait été détecté dans le sud-est et le nord-est. Presque 30 ans après, il suffit donc d’employer l’expression « nuage radioactif » pour raviver les peurs de la catastrophe ukrainienne.
Pourtant, le panache provenant de Fukushima n’à rien à voir avec celui de Tchernobyl. Selon l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), les taux de radioactivité attendus en France seront « 1 000 à 10 000 fois » inférieurs à ceux mesurés après le passage du nuage ukrainien. Ce qui a été confirmé par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) qui assure que « les concentrations seront sans conséquence sanitaire et environnementale » dans notre pays. Pour le professeur Gourmelon, directeur de la protection de l’homme à l’IRSN, il est même « inutile de modifier nos comportements et de consommer des pastilles d’iode. »
On a toutes les raisons de penser que ce qu’ils disent est vrai, car on ne peut pas comparer l’accident de Fukushima à celui de Tchernobyl. En 1986, le réacteur qui a explosé n’avait pas d’enceinte de confinement, contrairement aux réacteurs japonais. De plus, la fuite radioactive de Fukushima a eu lieu à plus de 10 000 km de la France, le nuage a donc perdu de la dangerosité entre-temps. Ainsi, la radioactivité du nuage serait tellement faible que les quelques 170 balises françaises de l’IRSN ne pourraient même pas la détecter.
Le Figaro avance même une comparaison étonnante : un caillou de 100g de granit a une activité radioactive de 1 000 becquerels, c’est la même dose que l’on retrouverait en France après le passage du nuage. Ne tombons donc pas dans la psychose.
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