La grève de La Poste est-elle justifiée?
Ne vous inquiétez pas si vous n’avez pas de courrier aujourd’hui : les différents syndicats de La Poste (CFDT, CGT, Sud, CFTC et FO) ont appelé ce mardi à une grève générale. On pensait que tout allait bien au sein de l’entreprise, eh bien, en fait, La Poste traverse une importante crise sociale.
Malgré un chiffre d’affaires de 20,9 milliards d’euros en 2010 (+2% par rapport à 2009), tout n’est pas rose – ou jaune – à La Poste qui, depuis mars 2010, est une société anonyme à capitaux publics. Ainsi, les syndicats de La Poste ont appelé à une grève partout en France pour dénoncer la dégradation des conditions de travail.
Dans un communiqué, les Fédérations syndicales fustigent « les restructurations [qui] se multiplient au sein de La Poste », expliquant qu’ « aucun service, aucune activité n’est épargnée. » Les salariés de l’entreprise postale seraient ainsi exposés un mal être permanent sur leur lieu de travail, conséquence d’une « course effrénée à la réduction des coûts » et à la productivité. Que dire alors des pratiques douteuses dont La Poste a été reconnue coupable ?
Selon Le Figaro, ce malaise s’illustre par la multiplication des arrêts maladies, dont le coût aurait augmenté de 4 millions d’euros depuis deux ans. Pire, La Poste serait également touchée par une importante vague de suicides, tout comme France Telecom. Toujours selon le quotidien, certains syndicats évoqueraient 70 suicides au sein de La Poste, mais ce chiffre n’est pas vérifiable puisque l’entreprise ne fait aucun recensement. Cependant, pour la CGT, c’est clair, La Poste « est en train de vivre en quelques mois ce qu’a vécu France Telecom en quelques années. » Et quand on se rappelle du tollé provoqué par les 35 suicides de France Telecom…
De l’emploi, et surtout, de meilleure qualité !
Ce sont les deux principales revendications des syndicats, qui exigent « l’arrêt des réorganisations qui entraînent des suppressions d’emploi » et « l’arrêt de l’externalisation d’activités entières vers les filiales et les sous-traitants. » Tout en demandant des « emplois nécessaires à l’accomplissement des tâches, à l’amélioration des conditions de vie et de travail et la santé des agents. »
Concernant le climat au travail, les Fédérations syndicales réclament à la direction une écoute du personnel concernant « les questions d’organisation, de contenu, de finalité du travail… ». Mais surtout, ce qui avait déjà été demandé auparavant, « d’intégrer la reconnaissance de la pénibilité des activités. »
Il est clair que les nouvelles organisations et stratégies de La Poste pour pallier le déclin progressif du trafic du courrier ne passent pas du tout… comme une lettre à La Poste.
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