Côte d’Ivoire: Quel candidat préférez-vous?
Environ 6 mois après le premier tour des élections ivoiriennes, le débat n’est pas terminé sur la légitimité de l’élection d’Alassane Ouattara et de Laurant Gbagbo. Alors que ce dernier négocierait son départ après les violents affrontements à Abidjan, faisons un gros plan sur chaque candidat.
A ma droite, Alassane Ouattara, proclamé vainqueur à 54,1% par la Commission Electorale de Côte d’Ivoire. Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny entre 1990 et 1993, cet homme politique appartenant au parti libéral RDR (Rassemblement des républicains de Côte d’Ivoire) a également été le directeur Afrique du FMI. Longtemps privé d’élections présidentielles pour non « ivoirité » – pour se présenter il fallait avoir des parents ivoiriens, ce qui n’est pas son cas -, il est aujourd’hui soutenu par la majorité de la communauté internationale.
Mais il ne faut pas oublier sa face cachée, comme le rappelle le politologue Michel Galy pour Le Nouvel Observateur : il a violemment réprimé des manifestations et il a envoyé Laurent Gbagbo et sa famille en prison pendant six mois. Michel Galy explique également que Ouattara pourrait avoir un rôle dans la tentative de coup d’Etat de 2002, qui a vu de nombreux affrontements menés par les pro-Ouattara contre le pouvoir de… Laurent Gbagbo.
A ma gauche, donc, le président sortant Laurent Gbagbo. Ce social-démocrate a été déclaré vainqueur à 51,45 % par le Conseil Constitutionnel, après l’annulation des résultats jugés frauduleux dans 7 circonscriptions du Nord qui, comme par hasard, étaient favorables à Ouattara. Une annonce douteuse, surtout que les membres du CC ivoirien sont nommés par le président de l’Assemblée Nationale.et Laurent Gbagbo lui-même.
Laurent Gbagbo, soutenu par l’Angola, est Président depuis 2000 et aurait dû organiser de nouvelles élections en 2005 à la fin de son mandat. Sauf qu’il a profité de la crise qui a touché le pays en 2002 (la tentative de coup d’Etat précédemment citée) qui s’est transformée en véritable rébellion. Ainsi, selon la constitution ivoirienne, l’organisation du scrutin ne pouvait se tenir puisque le pays était coupé en deux. Gbagbo a finalement accepté les élections en 2010, trompé par des sondages qui le donnaient vainqueur dès le premier tour. Accroché au pouvoir depuis les résultats de l’élection, Gbagbo a été récemment lâché par son armée grâce au gel de ses avoirs décrété par la communauté internationale.
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