Aubry se prend pour Mitterrand !

Martine Aubry est tout sourire. Depuis que l’annonce de son projet pour 2012 la semaine dernière, le parti socialiste se montre enjoué et solidaire. Alors que l’UMP est mis à mal par le récent départ de Jean-Louis Borloo, les socialistes se veulent confiants. «Nous devons être fiers et heureux. Nous sommes le premier parti à avoir un projet pour 2012», s’est félicitée Martine Aubry lors d’un discours face au parlement du PS. «Pendant que sous nos yeux la droite implose, la gauche propose», déclare le numéro 2 du parti, Harlem Désir.

Tandis que dans un mois à peine, les socialistes fêteront les 10 ans de l’accession au pouvoir de la Gauche avec l’élection de François Mitterrand (10 mai 1981, ndlr), la présidente a expliqué quel était le dessein de son parti. «Nous allons dans la lignée de François Mitterrand construire, proposer, rassurer, rassembler, mobiliser. Voilà le chemin qui est le nôtre». Se dédouanant de toute «nostalgie», elle a jugé que l’ancien président «n’avait eu de cesse de rassembler les Français» durant ses mandats, ce qui l’oppose totalement à la politique de «division» menée selon elle par le président actuel. «Le président de la République a cassé non seulement l’unité nationale mais même l’unité de sa majorité», a ironisé Bertrand Delanoë.

Martine Aubry s’est dit satisafaite du «chemin parcouru» et du «travail collectif» réalisé par le PS depuis deux ans et demi. «Ce projet est celui de tous les socialistes. Défendons le ensemble, personne ne pourra l’attaquer si nous restons unis». Le discours est polissé, loin des résurgences d’égo qui secouent la gauche depuis plusieurs années. L’objectif est «de faire en sorte que l’un d’entre [eux], ou l’une, soit président de la République en 2012», a conclu Martine Aubry.