Un jeune hacker se fait arrêter suite à l’émission Complément d’Enquête

Il a 23 ans, étudiant en sociologie, se fait appeler « Carl » et est passé à la télévision. Beaucoup de jeunes en rêvent, mais pour lui, c’est devenu un cauchemar : après la diffusion de l’émission Complément d’Enquête sur France 2, ce jeune hacker (ou « hacktiviste ») a été arrêté. Il risque la prison.

Vous avez peut-être vu Carl dans le reportage baptisé « Internet, WikiLeaks, les dangers de la transparence » pour l’émission Complément d’Enquête diffusée sur France 2 le 28 février dernier. On y voyait ce génie de l’informatique pirater les réseaux de l’Armée française et de l’entreprise Thales, accédant ainsi à divers documents privés.

Surtout, le commentaire du journaliste présente Carl comme étant un membre des Anonymous (communauté d’internautes activistes – ou « hacktivistes » – défendant la liberté d’expression). Le groupe d’inconnus a démenti être en relation avec Carl, et Carl lui-même conteste appartenir à cette communauté.

Le site Zataz affirme avoir reçu un message de l’intéressé le 6 mars, dans lequel il fustige les auteurs du reportage. « Ils m’ont fait dire des choses, genre je suis Anonymous ou je gagne des sommes de ouf », aurait-il regretté. Il n’a pas aimé non plus que certaines de ses paroles – importantes à ses yeux – soient coupées au montage : « ils ont zappé quand je disais defacer (pirater et barbouiller un site web) c’est mal. Je disais que c’était inutile. […] Je critiquais aussi les méthodes d’Assange [le fondateur de WikiLeaks, ndlr], ça non plus ça n’a pas été montré. »

En fait, il aurait juste voulu montrer c’était devenu facile de pirater un site de nos jours, tout en condamnant ces pratiques. Cette deuxième partie a été omise, selon lui. Surtout, « malgré les 50 avertissements au monteur, au caméraman, même au son, ils n’ont pas tout flouté », ce qui a permis aux enquêteurs de retrouver sa trace. Car Thales a porté plainte contre Carl à la suite de la diffusion du reportage.

Il est arrêté début avril et mis en examen pour accès frauduleux à un système de traitement automatique de données, vol et abus de confiance. Selon l’AFP, « les enquêteurs ont découvert des centaines de numéros de cartes bancaires et de coordonnées bancaires que le pirate aurait acquis sur des sites internet illégaux. » Carl aurait expliqué au site Zataz – qui a l’air de bien le connaitre – que « c’était ça ou continuer à fouiller les poubelles des supermarchés pour vivre », mais qu’il avait arrêté cette pratique.

Actuellement en détention provisoire, il risque aujourd’hui 5 ans d’emprisonnement et 300 000 euros d’amende.


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