La technique d’extraction des gaz de schiste interdite, enfin !
C’est un coup porté à l’exploitation – plus que controversée – des gaz de schiste en France : l’Assemblée nationale a interdit la technique actuelle d’extraction de cette énergie. A savoir la fracturation hydraulique, qui utilise des millions de litres d’eau dont très peu sont récupérables, et accusée de polluer dangereusement les nappes phréatiques. Cependant, d’autres modes d’exploitations ne sont pas encore exclus.
Il y a quelques mois seulement, la France prenait conscience que le gouvernement avait accordé des permis d’exploitation des gaz de schiste en France. Bien que cette énergie puisse assurer à notre pays une quasi-indépendance énergétique (l’Hexagone possède la 12e réserve mondiale de gaz de schiste), l’exploitation de ces gaz fait des ravages aux Etats-Unis. Ainsi, il y a un mois, François Fillon a suspendu les autorisations accordées aux industriels et a annoncé la mise en place d’une étude sur les risques des prospections des gaz de schistes.
Dans la nuit de mardi à mercredi, après de longues heures de débats, les députés ont approuvé à une large majorité (287 voix contre 186) le texte présenté par Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée, pour l’interdiction de la technique actuelle d’extraction des gaz. Si la majorité était allée plus loin – exclure totalement le recours aux gaz de schiste -, l’opposition aurait certainement voté en faveur du texte. Car cette proposition de loi laisse la porte ouverte à des recherches et à une exploitation sous d’autres formes. Ce qui s’inscrit dans la ligne de François Fillon, qui avait expliqué qu’ « il n’est pas question de sacrifier notre environnement, mais il n’est pas question, non plus, de fermer la porte à des progrès technologiques qui permettraient demain d’accéder à de nouvelles ressources énergétiques. »
Tout du moins, la technique de fracturation hydraulique a été bannie par l’Assemblée nationale. Elle consiste à injecter des millions de litre d’eau mélangés à des produits chimiques pour faire exploser la roche (schiste) qui contient les gaz en question. Mais on ne peut pas récupérer toute l’eau utilisée, et les produits chimiques s’infiltrent dans les nappes phréatiques. Ainsi, à proximité des zones d’extraction des gaz de schistes au Etats-Unis, vous pouvez enflammer l’eau de votre robinet en approchant un briquet.
Le Sénat examinera cette proposition de loi le 1er juin. Même si elle n’interdit pas totalement l’exploitation des gaz de schiste c’est un bon début puisqu’elle proscrit une technique désastreuse pour notre environnement. Mais ne tombons pas dans le radicalisme : il faut avouer que les gaz de schistes seraient certainement un atout pout notre pays… Seulement si on trouve une manière de les exploiter qui ne bousille pas la nature.
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