DSK : le « coup monté » qu’il avait prédit?

Nouveau coup dur pour Dominique Strauss-Kahn : il a été incarcéré hier par une juge américaine suite aux accusations de tentative de viol – entre autre – d’une femme de chambre de l’hôtel de New York dans lequel il séjournait. Le patron du FMI est alors engagé dans une lutte de plusieurs mois, qui le prive par conséquent des primaires socialistes et de la course à l’élection présidentielle. Etrangement, DSK aurait « prédit » qu’il lui arriverait une histoire similaire.

Je dis « histoire » car aucune accusation n’a été prouvée pour l’instant, DSK bénéficie donc toujours de la présomption d’innocence que l’on sait très chère à Nicolas Sarkozy (souvenez-vous, c’était contre Dominique de Villepin dans le cadre de l’affaire Clearstream). A l’heure actuelle, comme pour la mort de Ben Laden, la théorie du complot – en l’occurrence du coup monté – est alimentée à foison sur internet.

Ainsi, DSK est tantôt victime de la droite qui voudrait « l’éliminer » avant l’échéance de 2012 ; tantôt victime de la gauche (mais on n’a du mal à croire que les socialistes soient assez bêtes pour écarter leur principale chance de victoire) ; tantôt victime de la CIA ; tantôt victime du FMI. Mais DSK toujours victime de quelque chose ou quelqu’un. Surtout que les incohérences du dossier vont dans le sens d’une manipulation.

D’autant plus que le journal Libération fait une révélation surprenante. A l’occasion de son passage éclair à Paris fin avril, celui-là même où il a été vu dans la Porsche d’un collaborateur, DSK rencontrait les journalistes du quotidien – orienté à gauche, signalons-le -. Au cours de l’entretien, le directeur du FMI avoue qu’il « redoute les mauvais coups de [Claude] Guéant, le ministre UMP de l’Intérieur » et qu’il est presque persuadé d’être surveillé. Strauss-Kahn n’est pas dupe, et concède que les trois difficultés qui seront mises en avant par ses adversaires seront « le fric, les femmes et ma judéité. » L’affaire de la Porsche fut un échec, « on » passe donc aux femmes, le deuxième obstacle de la liste. Troublante coïncidence…

Toujours durant l’interview avec les journalistes, il avoue qu’il pourrait facilement être la victime d’un complot concernant ses relations avec les femmes. Lui qui a une réputation de séducteur (attention, cela ne veut pas dire violeur) avance même le scénario : « une femme [qu’il aurait] violée dans un parking et à qui on promettrait 500 000 ou un million d’euros pour inventer une telle histoire… » Si on remplace le parking par un hôtel…

Plus sérieusement, cela fait longtemps que la droite affirme avoir des photos compromettantes vis-à-vis de la vie privée du socialiste. DSK rétorque à Libé : « Oui, j’aime les femmes… Et alors ? […] Depuis des années on parle de photos de partouzes géantes, mais je n’ai jamais rien vu sortir… Alors qu’ils les montrent ! » Et toc.

Quoi qu’il en soit, DSK comparaîtra ce vendredi devant un grand jury composé de 16 à 23 personnes, qui décidera s’il doit être renvoyé devant un tribunal pour un procès. S’il est ensuite reconnu coupable, il risque jusqu’à 74 ans de prison.

Photo : AFP


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