Quand le Parti socialiste veut barrer François Hollande
Depuis que Dominique Strauss-Kahn est – vraisemblablement – hors-course pour les primaires socialistes, le PS apprend petit à petit à vivre sans son « étalon » (sans jeu de mots) favori pour la course à la présidentielle. Et celui qui semble prendre la relève s’appelle François Hollande… Ce qui ne serait pas au goût de ses principales rivales, Martine Aubry et Ségolène Royal.
« Tout sauf Hollande ! ». C’est ainsi que l’on pourrait résumer, selon les médias, le mot d’ordre de la plupart des dirigeants socialistes à l’approche des primaires. Car le candidat qui distance tous les autres dans les sondages, c’est François Hollande. Fier d’une image « djeunisée », Hollande fait une campagne très active depuis presque deux mois sur le thème du « président normal », qui livre déjà de bons résultats : selon différents sondages, c’est lui qui remporterait les primaires.
Il n’en fallait pas moins pour s’attirer le courroux de son ancienne partenaire, Ségolène Royal, ainsi que de la candidate «naturelle » du PS, à savoir Martine Aubry. DSK étant très certainement privé de primaires, la patronne du PS a donc désormais le champ libre pour se présenter. Mais, distancée par Hollande dans les sondages, la solution serait de former une alliance avec Royal.
« Il n’y a pas de coalition, on n’est pas dans un congrès du PS », a assuré Benoit Hamon, le porte-parole du parti. Pourtant, les deux futures ex-rivales se retrouvent aujourd’hui à Poitiers pour une réunion. L’occasion d’évoquer en tête à tête le « cas Hollande » ? Probablement, car il y a encore une certaine inimitié entre les deux femmes et le député de Corrèze : l’une lui en voudrait de s’être séparé d’elle pendant la campagne présidentielle de 2012, et l’autre ne lui aurait pas pardonné de ne pas lui avoir trouvé une circonscription en 2006.
Ainsi, les entourages des deux entités Royal-Aubry sont persuadés qu’il y aura un appel « tout sauf Hollande », comme il y a eu un appel « tout sauf Royal » en 2007. « Si Royal continue de baisser dans les sondages, elle va comprendre qu’elle a intérêt à basculer vers Aubry », glisse un cadre socialiste cité par Le Parisien, alors qu’un autre élu prédit que « si l’une des deux est opposée à Hollande au second tour, l’autre la soutiendra pour lui faire barrage. »
Même si les désaccords entre les deux femmes existent toujours, elles pourraient bien s’allier afin d’empêcher la Hollande d’envahir la primaire socialiste…
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Photo: AFP
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