DSK : la défense a trois stratégies possibles

Actuellement en résidence surveillée – plutôt luxueuse -, Dominique Strauss-Kahn prépare sa stratégie de défense avec ses avocats. En attendant le 6 juin, date de sa prochaine comparution, trois possibilités s’offrent à lui.

C’est le 6 juin que les avocats de DSK (photo) présenteront définitivement leur stratégie au juge. Si elle plaidera vraisemblablement non-coupable, la défense peut virer de bord et plaider coupable pour le moins grave des chefs d’accusation qui pèsent sur l’ex directeur général du FMI. Rappelons que Strauss-Kahn est inculpé pour sept chefs d’accusation, dont tentatives de viols, agression sexuelle et séquestration. Il peut aussi y avoir un arrangement avec Nafissatou Diallo, la femme de chambre et victime présumée.

« Je suis très optimiste sur le fait que je serai innocenté »

Strauss-Kahn l’a toujours répété depuis le début de cette affaire, il est innocent et plaidera non coupable à l’audience du 6 juin. Il l’a d’ailleurs redit dans un courrier adressé à ses anciens collègues au FMI. Si c’est effectivement le cas, un procès s’ouvrira dans plusieurs mois (fin 2011 ou début 2012) et durera plusieurs semaines. Les avocats de DSK ont déjà engagé un bureau de détectives privés américain afin d’enquêter et de réunir tous les éléments en faveur de l’homme politique… ou en défaveur de l’accusatrice. C’est ce deuxième cas de figure qui sera certainement privilégié par les Sherlock Holmes puisque, jusqu’au 6 juin, les avocats de DSK ne connaîtront pas précisément les preuves avancées par l’accusation.

A la limite de la légalité, leurs moyens d’actions et d’enquêtes peuvent leur permettre de disculper l’accusé. Il suffit en effet à la défense d’instaurer le doute dans la version de la femme de chambre pour que DSK soit acquitté : sur les 12 jurés qui décideront – à l’unanimité – quelle peine infliger à l’homme politique, il suffira qu’un seul d’entre eux ne soit pas totalement convaincu par l’accusation. Pour se faire, la stratégie des avocats pourrait être de plaider la relation sexuelle consentie entre la femme de chambre et DSK. C’est ce qu’ils auraient déjà révélé.

Finalement, on plaide coupable

Même si elle plaide non-coupable le 6 juin, la défense de DSK peut très bien changer radicalement de discours et plaider coupable avant le procès. Le tout est d’attendre cette fameuse audience du 6 juin pour connaître tous les éléments entre les mains de l’accusation. Si les avocats de Strauss-Kahn jugent qu’il leur sera impossible de faire acquitter leur client, plaider coupable pour le moins grave des chefs d’accusation serait certainement leur nouvelle stratégie. Ce revirement leur permettrait de négocier avec le procureur pour obtenir une peine plus légère, et même d’éviter le futur procès.

Petit arrangement entre « amis »

Dans notre monde où l’argent est roi, un arrangement financier est toujours possible pour que la victime présumée retire sa plainte. Le problème, c’est que Nafissatou Diallo est surprotégée, et donc inatteignable par les avocats de DSK ou les détectives privés qu’ils ont engagés. Même pour les médias. Reste alors une unique solution : passer par la famille de la femme de ménage. Ainsi, le New York Post affirmait que les membres de la famille de Nafissatou Diallo avaient été approchés par un émissaire du cabinet de détectives engagé par les avocats de DSK. L’information a été démentie par la défense de Strauss-Kahn dans un communiqué, qui assure qu’ils n’avaient contacté ni la plaignante, ni sa famille. Dans tous les cas, la famille de Nafissatou Diallo citée dans le quotidien assure qu’elle refuse la moindre somme d’argent : « Dans notre famille, nous sommes au-delà des choses matérielles […] Même si vous êtes millionnaires nous n’en avons rien à faire. »

Cette dernière hypothèse apparaît donc comme la moins probable des trois. Ainsi, s’il plaide non-coupable, la tenue tardive du procès l’empêchera de toute façon de participer à la primaire socialiste en septembre. S’il plaide coupable, et même s’il échappe au procès, cela va de soi qu’il ne pourra pas se présenter non-plus.

Le Nouvel Obs.com, Le Parisien. Photo: Reuters


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