Libye: de quoi Roland Dumas, se mêle-t-il ?

Cela fait 100 jours que le peuple libyen se soulève pour obtenir le départ de Mouammar Kadhafi. Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, assure que le règle du Colonel touche à sa fin et que les opérations menées par l’organisation internationale devraient, dans les jours qui viennent, mettre Kadhafi hors d’état de nuire. « Notre opération en Libye parvient à ses objectifs, nous avons sérieusement détérioré la capacité de Kadhafi à massacrer son propre peuple », a en effet affirmé ce matin Anders Fogh Rasmussen. «Le règne de la terreur de Kadhafi touche à sa fin. Il est de plus en plus isolé chez lui et à l’étranger. Même ceux qui sont le plus proches de lui s’éloignent, font défection ou désertent», a-t-il poursuivi.

Ces déclarations interviennent alors même que l’ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas se soit rendu en Libye en tant qu’avocat pour préparer un dossier judiciaire au nom des victimes des frappes de l’Otan. L’ancien chef de la diplomatie sous la présidence de François Mitterrand s’est également déclaré prêt à défendre Mouammar Kadhafi si ce dernier était un jour convoqué devant le tribunal pénal de La Haye. Roland Dumas a déclaré avoir vu plusieurs victimes civiles de bombardements de l’Otan dans un hôpital et avoir été informé par un médecin qu’il y en aurait près de 20 000 autres.

« C’est une agression brutale, brutale contre un pays souverain », a déclaré Roland Dumas lors d’une conférence de presse organisée dans un hôtel de la capitale libyenne. « Pour le moment, nous sommes saisis, on a des mandats par des victimes de bombardements militaires de l’Otan, qui poursuivent leurs actions militaires contre les civils avec une couverture artificielle, très artificielle de l’ONU », a-t-il continué.

Roland Dumas accompagné de l’avocat Jacques Vergès a expliqué que son but était de « démasquer les assassins ». Et à propos de la défense de l’actuel dirigeant libyen, il a déclaré qu’il était prêt à s’occuper du dossier. « S’il me le demandait, oui, bien sûr, mais je ne pense pas que cela se produira », a-t-il dit à Reuters. Pour rappel, le procureur de la Cour Pénale Internaltionale a requis à la mi-mai des mandats d’arrêt contre Kadhafi, son fils Saïf al-Islam et le chef des renseignements libyens, Abdoullah al-Senoussi, pour crimes contre l’humanité.

Dimanche, les deux avocats ont annoncé qu’ils avaient l’intention de porter plainte contre Nicolas Sarkozy. Ils accusent le président français de « crimes contre l’humanité ». Ah bon.


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