Affaire Laëtitia : la jeune femme a vécu l’horreur
Nouvelles révélations dans l’affaire Laëtitia, la jeune de 18 ans tuée en janvier près de Pornic en Bretagne. Avant de mourir, elle a reçu trente coups de couteau. Par ailleurs, Tony Meilhon, qui reste le meurtrier présumé, a été reconnu comme « responsable de ses actes ».
L’horreur. C’est bien comme ça qu’on peut qualifier les dernières minutes vécues par Laëtitia Perrais, la jeune fille de 18 ans sauvagement assassinée en janvier 2011. Son agresseur, probablement Tony Meilhon même s’il bénéficie toujours de la présomption d’innocence, n’a pas lésiné sur les moyens pour venir à bout de sa victime : drogue, choc de voiture, coups de couteau, strangulation, découpe du corps… On commence à y voir un peu plus clair.
Trente. Comme le nombre de coups de couteau que Laëtita a reçu avant de mourir, dont un post mortem dans le coeur. C’est ce qu’a révélé, mardi, le procureur de la République de Nantes Xavier Ronsin. Me Pascal Rouiller, avocat de la famille de la victime, explique que la jeune femme « présentait de nombreuses plaies de défense, main tendue et bras replié », auxquelles il faut ajouter des « coups portés au visage » et une « strangulation très vraisemblablement à l’origine directe du décès. » Petite « consolation » tout de même, si j’ose m’exprimer ainsi, il n’y aurait pas eu « de passage à tabac ou d’actes de tortures ou de barbarie, et […] il n’y a pas eu de séquestration. »
Il n’y aurait pas eu également d’agression sexuelle, mais j’insiste sur le conditionnel car, comme l’indique l’avocat de la famille de Laëtitia, « en fait, il n’y a aucune trace… de rien du tout, on ne sait pas s’il y a eu rapport sexuel, ou non. » Ce qui n’infirme donc pas l’actuelle version des faits de Tony Meilhon, qui assure « avoir eu un rapport sexuel consenti » avec elle. Consenti ? Pas sûr, car la suite des révélations soulève des questions.
Ainsi, une forte quantité de drogue a été retrouvée dans le sang de la victime, mélangée à de d’alcool. Si le taux d’alcool est négligeable (entre 0,16 et 0,22g), la « grande concentration de cocaïne » consommée « dans les heures précédant le décès » pose problème car « l’absence de tels produits dans les cheveux de la victime » prouve, selon l’expert toxicologique, que Laëtitia n’en était pas une « consommatrice habituelle. » Son agresseur l’aurait-il droguée pour pouvoir profiter d’elle ? Possible, d’autant plus que le reste du scénario de cette fameuse nuit du 18 janvier, la dernière où Laëtitia a été vue vivante, commence à se préciser.
Suivant les résultats des différentes analyses, la jeune femme aurait donc été droguée, et aurait peut-être subit un rapport sexuel à son insu. Revenant à elle, elle aurait, selon son avocat, envoyé un SMS à un de ses amis et aurait alors tenté de rentrer chez elle en scooter. Tony Meilhon, 31 ans, aurait fini par la rattraper et l’aurait percutée avec sa voiture, la faisant chuter de son scooter. C’était à seulement quelques mètres de chez elle. L’agresseur aurait récupéré la jeune femme, avant de lui donner les coups de couteau. Pour terminer ce macabre scénario, il a découpé les membres du corps et les a cachés à différents endroits en Bretagne.
Multirécidiviste, Tony Meilhon est le dernier avec qui la jeune fille a été aperçue. Et de nombreux éléments accablent cet homme qui vient d’être reconnu « pleinement responsable de ses actes et ne souffre pas de pathologie mentale » après avoir été examiné par deux psychiatres et un psychologue. Comme la présence d’outils calcinés dans son jardin, qui auraient pu servir à découper le corps de la défunte… Il assurait l’avoir tuée par accident, mais visiblement, c’est tout le contraire.
Source : Le Figaro.fr / Photo: Stephane Mahe (Reuters)
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