Jacques Chirac : et si on le laissait voter pour qui il veut?

A moins d’un an de la prochaine élection présidentielle française, la presse ne parle que d’une chose, un mini-évènement, voire un non-évènement : Jacques Chirac a dit qu’il voterait pour François Hollande en 2012. Et alors ?

Jacques Chirac savait-il qu’en prononçant une phrase, une seule, à l’apparence anodine, il pouvait affoler toute la majorité ? Pas sûr, puisqu’après avoir déclaré ce weekend qu’il voterait Hollande en 2012 (« sauf si Juppé se présente »), l’ancien Président aurait assuré à son gendre qui s’inquiétait que « c’était juste une blague, ça n’aura pas de suite. » C’est tout le contraire !

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Chacun y va désormais de son interprétation : pour Hervé Gattegno, rédacteur en chef du Point, « Jacques Chirac ne sait plus ce qu’il dit », à l’inverse du député PS de Paris Jean-Marie Le Guen. Le ministre du Budget François Baroin, tout comme l’entourage de Chirac, assure que « c’est une blague », « un trait d’humour corrézien », contrairement à Alain Duhamel. Quant à Nicolas Sarkozy, il préfère classer la phrase dans la rubrique « agitations, folies et étrangetés », pendant que Ségolène Royal estime que cette histoire montre qu’ « une partie de responsables politiques » veut un « changement en 2012 ». J’en passe des vertes et des pas mûres. Mais surtout, la sortie médiatique de Jacques Chirac soulève parmi les politiques la question de la sénilité de l’ancien Président, Dominique de Villepin demandant par exemple son « droit au repos ».

Quoi qu’il en soit, entre humour, sérieux et sénilité, une chose est quasiment sûre : sa déclaration insinue qu’il ne votera pas pour Sarkozy en 2012. Mais est-ce si surprenant que Jacques Chirac n’aime pas particulièrement Nicolas Sarkozy ? Non, il l’exprime d’ailleurs lui-même dans le deuxième tome de ses mémoires quand il décrit Nicolas Sarkozy comme « nerveux, impétueux, débordant d’ambition, ne doutant de rien et surtout pas de lui-même. » Il n’y a donc rien d’étonnant à ce qu’il se détourne du probable candidat de l’UMP pour François Hollande, député de la Corrèze comme il le fut auparavant.

Il est difficile de croire que cette affaire a eu un tel impact médiatique dans un pays où chacun peut voter pour qui il veut, du moins en principe. Surtout que Jacques Chirac a bien répété qu’il ne s’investirait pas dans la campagne à venir. Oui mais voilà, si même le fondateur de l’UMP (il a tout du moins fortement favoriser une union qui deviendra ensuite l’UMP) exprime son souhait de voter pour le PS, que va-t-on pouvoir dire/faire/trouver pour sauver Nicolas Sarkozy en 2012 ? D’où la panique, et les sorties médiatiques pour vite démentir.

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