Val-de-Marne: un commissariat attaqué, les jeunes n’ont plus peur de rien

Avec Orange Mécanique (1971), Stanley Kubrick signait un film d’anticipation saisissant sur la violence des jeunes. Quarante ans plus tard, il semblerait presque loin de la réalité : dans la nuit de samedi à dimanche, vers 22h30, une vingtaine de jeunes âgés de 15 à 20 ans seulement se sont attaqués à un commissariat de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne) située dans un quartier sensible. Le but de cette expédition : protester contre l’installation d’une nouvelle brigade il y a un mois.

La brigade concernée n’est pourtant qu’une unité de 17 policiers que l’on pourrait assimiler à une police de proximité. Leur mission n’est que de renforcer le contact avec la population, et de lutter contre les trafics. Pourtant, cela n’a pas empêché les jeunes délinquants de lancer plusieurs projectiles contre l’établissement : « des pétards et quelques feux d’artifice », selon le préfet du Val-de-Marne Pierre Dartout, des « mortiers » et « tous types de projectiles » assure la police. Deux barres de fer auraient même été retrouvées sur place selon Franck Larive, le porte-parole du syndicat Alliance. Fort heureusement, l’attaque n’a fait aucun blessé ni dégât matériel.

Neuf des jeunes concernés ont été rattrapés par les forces de l’ordre et ont été placés en garde à vue. Tous mineurs, cela montre que les jeunes n’ont vraiment plus peur de rien. Car, si le porte-parole du syndicat Alliance explique qu’ « il y a souvent des attroupements devant le commissariat pour mettre la pression lorsqu’un copain est gardé à vue dans les locaux », il assure qu’ « en général, ça s’arrête là ». La descente de samedi soir est donc inédite, et Franck Larive craint qu’il y en ait d’autres maintenant que la plupart des jeunes sont en vacances.

Pourtant, le préfet du Val-de-Marne relativise : « Il y a une dizaine d’années, c’étaient de vraies armes qui étaient utilisées contre ces locaux. »

A noter que ce même commissariat a encore été l’objet d’une attaque dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h30 du matin, cinq engins incendiaires « de petite taille » ayant été lancés contre les locaux.

Crédit photo : LP/Bérangère Lepetit