DSK: les contradictions des cartes magnétiques du Sofitel

Alors que l’affaire DSK semblait s’enliser depuis plusieurs semaines, l’enquête se poursuit et les révélations s’enchainent. Les expertises des cartes magnétiques des employés du Sofitel de New York ont enfin parlé : les horaires ne correspondent pas avec la dernière et actuelle version des faits de Nafissatou Diallo, mais avec sa déclaration initiale. Au final, le mystère reste donc entier.

Décidemment, l’affaire DSK est passionnante quand on voit les nombreuses révélations et contradictions. La dernière en date, révélée par Le Figaro, concerne le bilan des expertises des cartes magnétiques des employés du Sofitel de New York, lieu de l’agression présumée de Nafissatou Diallo par Dominique Strauss-Kahn. Selon les conclusions, la femme de chambre n’est pas allée faire le ménage dans une autre chambre avant d’informer ses supérieurs de son agression. C’est pourtant sa nouvelle version.

En effet, la version initiale de la Guinéenne était qu’elle était allée se réfugier, juste après sa rencontre avec DSK, dans un coin du couloir du 28e étage du Sofitel. Elle aurait alors attendu que l’homme politique prenne l’ascenseur avant d’informer ses supérieurs de l’incident. ND a certifié sous serment l’exactitude de cette version devant le Grand jury. Sauf que, parmi ses nombreux mensonges récemment révélés, ND a avoué que cette version était fausse : après l’agression présumée, elle a assuré avoir continué son travail en faisant le ménage dans une chambre voisine de la suite 2806, avant d’aller parler à sa hiérarchie. Version contredite par sa carte magnétique.

Le Figaro explique que, selon les expertises, la femme de chambre n’est pas restée assez longtemps dans une chambre voisine pour y faire le ménage. Voici l’emploi du temps de Nafissatou Diallo le jour des faits : elle a nettoyé la suite 2820, chambre voisine à la suite 2806 alors occupée par DSK, puis elle est entrée dans cette fameuse suite à 12h06. C’est à ce moment qu’elle a croisé un collègue du room service, lui indiquant que la suite était inoccupée. Ensuite, vers 12h26, la carte de la victime présumée ouvre la suite 2820 pendant une minute au maximum, puis la suite 2806.

Ce scénario semble donc confirmer la thèse initiale de la plaignante, à un détail près : au lieu d’un coin de couloir, elle se serait réfugiée dans une chambre voisine – qu’elle savait inoccupée puisqu’elle en sortait – pour se cacher et attendre que son agresseur parte. Mais ces éléments confirment effectivement la version initiale donnée par la responsable de ND, qui affirmait avoir trouvé l’employée dan s la suite 2820 avant de la conduire dans la suite 2806 pour qu’elle lui explique les faits.

Plusieurs questions se posent : pourquoi Nafissatou Diallo a-t-elle parlé d’un « coin » plutôt que d’une chambre? Pourquoi a-t-elle modifié sa version des faits ? A-t-elle menti devant le Grand jury, ce qui est considéré un crime aux Etats-Unis ? Selon un avocat familier des méthodes des détectives de Cyrus Vance, le procureur de New York, cité par Le Figaro, « on sous-estime peut-être les problèmes de compréhension d’une femme qui maîtrise mal l’anglais et dont les relations avec les enquêteurs sont devenues très tendues. » Certes.


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