Affaire Tapie: Christine Lagarde ne sera(it) pas jugée avant plusieurs années
C’était aujourd’hui en fin de matinée que Christine Lagarde, nouvelle directrice générale du FMI, allait savoir si la Cour de justice de la République allait ou non ouvrir une enquête pour son implication dans l’affaire Tapie. La CJR reporte sa décision au 4 août. Mais même en cas d’enquête, Lagarde ne devrait pas être trop inquiétée avant plusieurs années.
Cela ne fait qu’un peu plus d’une semaine que Christine Lagarde a été désignée pour succéder à Dominique Strauss-Kahn à la tête du Fonds Monétaire International. Alors que l’ancienne ministre a pris ses fonctions mardi dernier, c’était ce vendredi 8 juillet que la Cour de justice de la République devait décider d’ouvrir ou non une enquête sur l’implication de Christine Lagarde dans l’arbitrage entre Bernard Tapie et Adidas. La CJR a finalement annoncé en fin de matinée qu’elle reportait sa décision au 4 août.
C’est donc à cette date-là que l’on connaitra la décision de la CJR. Trois scénarios sont possibles : la Cour peut classer le dossier sans suite ; elle peut demander des documents supplémentaires avant de prendre sa décision, ce qui repousserait encore l’échéance ; ou alors elle peut se déclarer favorable à l’ouverture d’une enquête. Dans ce dernier cas, le procureur général de la Cour de cassation devra saisir la commission d’instruction. Sauf que Jean-Louis Nadal, procureur général de ladite Cour de cassation, est parti en retraite le 30 juin et n’a toujours pas été remplacé. Pour le moment, personne ne pourrait continuer la procédure judiciaire.
Mais une fois que la commission d’instruction est saisie, l’enquête commence. Une enquête qui pourrait renvoyer Christine Lagarde devant la CJR. Seulement, une telle enquête sera inévitablement longue, la patronne du FMI ne serait donc pas jugée avant… plusieurs années. De quoi passer un mandat de cinq ans au FMI sans encombre, si ce n’est celui de faire l’objet d’une enquête.
Dans tous les cas, le premier mois du mandat de Lagarde au FMI ne sera pas entaché par cette éventuelle enquête dans l’affaire Tapie. Il est reproché à l’ancienne ministre Française d’avoir approuvé en 2007 le recours à un tribunal privé pour régler le conflit entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais autour de la vente d’Adidas. Pour cette décision controversée, l’économiste est accusée d’abus d’autorité. « J’ai la conscience parfaitement tranquille », rétorquait Christine Lagarde le 9 juin. Même en cas d’enquête, elle peut effectivement rester tranquille.
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