Villepin: Il va régler ses comptes avec Sarkozy
Après 6 ans d’acharnement juridique, Dominique de Villepin a été enfin relaxé mercredi 14 septembre, et cela pour la seconde fois en appel.
Mais à peine sortie d’une affaire, qu’une autre lui tombe sur le nez : Robert Bourgi, Monsieur « Afrique », déclarait dimanche dernier devant les médias que l’ex-président Jacques Chirac et l’ex-premier ministre Dominique de Villepin auraient reçu entre 1995 et 2007 des fonds occultes provenant de hauts émissaires des gouvernements africain (Côte d’Ivoire, Gabon, Congo-Brazzaville, Burkina-Faso et Sénégal). Mamadou Koulibaly, ex numéro deux du régime déchu de Laurent Gbagbo, a confirmé que des mallettes de billets avaient été remis à Chirac et de Villepin.
Dominique de Villepin s’est défendu de cette accusation, et annoncé qu’il porterait plainte pour diffamation.
Un peu étrange tout de même… Soit Dominique de Villepin a quelques squelettes dans son placard, soit une conspiration s’est organisée pour lui pourrir la vie. Les deux, peut-être ?
Mais pour lui, aucun doute, une conspiration sarkozienne est derrière tout cela. Juste après l’annonce de sa relaxe, Dominique de Villepin a commenté le délibéré : « Après six années d’un acharnement sans précédent, après six années d’épreuve pour ma famille, la justice a reconnu pour le deuxième fois mon innocence. Je veux saluer l’indépendance de notre justice qui a su résister aux pressions politiques […] Je veux croire que cette décision aidera à rendre notre pays moins vulnérable à la rumeur. […] La rumeur et la calomnie ne méritent que le mépris. […] Cette affaire a été initiée en 2005, à la veille de l’élection présidentielle de 2007, comme j’aimerais que cela serve de leçon pour celle de 2012. » Il conclut son discours sur : » Je sors renforcé et plus déterminé que jamais à servir les Français. »
Relaxé mercredi, Dominique de Villepin peut penser au futur, et aux élections présidentielles de 2012 par exemple…
Côté UMP, certains souhaitent un réconciliation. Brice Hortefeux plaide pour qu’une circonscription lui soit réservée. « Il a été Premier ministre. Pour le coup, ce serait l’humilier que d’acheter son ralliement par un poste », estime Le Maire. L’offre publique de réconciliation des sarkozystes devrait donc être d’abord symbolique et progressive. D’abord en rappelant ce que « la famille gaulliste doit à Dominique de Villepin ». Puis en l’invitant à « participer au débat d’idées à l’intérieur de l’UMP », comme l’espère Jean-François Copé. Le député et maire de Meaux a ajouté d’ailleurs que « [sa] porte a toujours été grande ouverte pour Dominique de Villepin (…). Elle le sera toujours ». Puis une rencontre entre de Villepin et Sarkozy pour être organisée, et médiatisée. Mais la situation est compliquée, comme le dit un dirigeant UMP : « C’est délicat, ça prendra du temps, mais il faut y travailler.»
Dominque de Villepin n’a d’ailleurs peut-être pas envie de se rapprocher… surtout si la pseudo réconciliation entre les sarkozistes et lui n’est qu’une stratégie pour éviter une multiplicité des candidatures à la présidentielle dans les rangs de la majorité. Je ne crois pas qu’il oubliera le manque de collaboration et d’aide de la part de certaines autorités. En effet, dans son arrêt, la cour d’appel de Paris présidée par Christiane Beauquis, a considéré que « d’autres autorités de l’Etat détenaient en juillet des informations permettant de conclure à la fausseté des listings et n’ont pas agi pour empêcher que la calomnie continue« .
Avant de faire la paix, Dominique de Villepin va peut-être régler ses comptes… histoire de remettre les compteurs à zéro !
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