Interpellation à Tours: Un lycéen interpellé un peu trop violemment
Encore une interpellation qui risque de faire couler de l’encre…
Samedi, vers 15 h 30, peu avant le début de la fête du quartier, l’interpellation d’un jeune « de couleur » n’est pas passée inaperçue. Alors qu’ils étaient assis sur un banc du quartier Maryse-Bastié à Tours, dans l’Indre, deux policiers arrivent et demandent leurs identités avant de procéder à une fouille au corps.
L’un des garçons de 14 ans refuse de laisser le policier consulter les messages de son téléphone portable. « Ce qu’ils font régulièrement », explique le collégien, qui connaissait l’un de ces policiers. « Ils me contrôlent parfois jusqu’à quatre fois par jour. » Sans doute le garçon a–t-il des précédents judiciaires ? « Juste une petite altercation avec un copain, la semaine dernière. Rien d’autre. » Et de poursuivre : « Là, j’ai refusé de laisser mon portable. Un policier de la brigade anticriminalité m’avait dit, la semaine précédente, qu’ils n’avaient pas le droit de le consulter sans commission rogatoire. »
Le ton monte. Sous le regard des habitants surpris, le garçon aurait été soulevé par un bras et une jambe. Il s’est débattu, aurait crié et poussé un policier. Sa tête a également frappé le sol. Les témoins confirment que le collégien a ensuite été traîné par terre sur quinze mètres. « Il s’est même retrouvé en caleçon. » Conduit au commissariat, le collégien sera maintenu en garde à vue, pour « appel à la rébellion » et « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique », jusqu’à 14 h le lendemain. Il est convoqué en décembre devant le juge pour enfants.
Les parents, prévenus par des voisins, regrettent de ne pas l’avoir été par la police. Ils se sont rapprochés d’un avocat alors que leur fils était conduit à l’hôpital. « Des blessures ont été constatées. Mais comme il est noir, la peau ne marque pas. Il se plaint néanmoins d’avoir mal partout. » Les parents devraient porter plainte dans les jours à venir. En attendant, les voisins se mobilisent pour recueillir des témoignages. Sur la table du salon, six déclarations sur l’honneur, émanant de voisins et même d’un animateur du centre social, content la même version des faits. Huit autres devraient arriver.
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