Primaires socialistes : un deuxième débat plus musclé

Mercredi soir sur le plateau de la chaîne I-Télé, les six candidats à la primaire ont été plus virulents dans leurs échanges que lors de leur précédente confrontation. A 10 jours du premier tour, les personnalités s’affirment et les compétiteurs montrent leurs dents. Plus de pitié au Parti Socialiste, on joue pour la gagne.

Chaque prétendant a ressassé son thème de prédilection : Martine Aubry et la suppression des niches fiscales, François Hollande et son contrat de génération, Ségolène Royal et son blocage des prix, Manuel Valls et l’autorité de l’Etat, Arnaud Montebourg et la démondialisation, Jean-Michel Baylet et l’Europe… Pourtant, le remake a vite tourné court.

C’est au sujet des questions économiques que le débat a été particulièrement vif. La proposition de la « TVA sociale » de Manuel Valls a été attaqué par ses camarades : Ségolène Royal la qualifiant de « TVA anti-sociale », Martine Aubry estime qu’une telle mesure touchera d’abord les classes populaires et moyennes, tandis qu’Arnaud Montebourg juge que Manuel Valls veut « faire dans une primaire de gauche des propositions de droite » .

Les candidats se démarquent désormais plus clairement dans leurs programmes. La proposition phare de François Hollande de contrat de génération n’a pas non plus reçu l’appui de ses rivaux. Cette proposition vise à encourager l’emploi des séniors et des jeunes, en permettant aux entreprises qui embauchent simultanément un sénior et un jeune de moins de 25 ans en CDI d’être exonérées des cotisations sociales sur ces deux emplois. Selon lui, ce contrat de génération va « lier les âges » , mais Martine Aubry le considère comme un effet d’aubaine et propose de taxer les entreprises qui se sépareraient tôt des séniors.

D’autres grands thèmes comme la sécurité, la régularisation des sans-papiers et la morale en politique ont été abordés. Ségolène Royal a voulu se montrer moins fébrile que sa dernière prestation en intervenant sur chaque proposition de ses camarades. Martine Aubry quant à elle, a préféré utiliser le « nous » à plusieurs reprises, rappelant que les candidats à cette primaire étaient en accord sur la réforme fiscale. C’est François Hollande, favori des sondages, qui a pris le soin de s’exprimer après tout le monde, se positionnant en véritable leader en vue des élections présidentielles.

Les oppositions entre Aubry, Hollande, Royal, Montebourg, Valls et Baylet, sont désormais plus marquées. Avec des affrontements directs et un débat moins consensuel, chaque candidat s’est davantage démarqué. En effet, rien n’est acquis car les sondages peuvent mentir, surtout pour ce type de scrutin inédit en France. Le troisième et dernier débat entre les six candidats aura lieu le mercredi 5 octobre à 20h30 sur BFM et RMC. Le premier tour de la primaire est organisé le dimanche 9 octobre. Si aucun prétendant à l’investiture ne dépasse les 50% de voix, les deux candidats arrivés en tête s’affronteront au second tour, le dimanche 16 octobre.

 


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