Georges Tron : une nouvelle plainte contre lui
Lucile Mignon, ancienne assistante parlementaire du député-maire UMP de Draveil (Essonne), a déposé vendredi une plainte pour harcèlement moral visant l’élu. Il a été mis en examen le 22 juin pour viols et agressions sexuelles en réunion après les accusations de deux ex-employées municipales.
Et un témoignage embarrassant de plus dans l’affaire « George Tron ». Lucile Mignon, âgée de 41 ans, est un témoin clé et une nouvelle victime présumée. Elle se dit victime de représailles à la mairie de Draveil où elle est salariée. Alors qu’elle avait soutenu jusqu’ici le maire, elle revient sur ses déclarations : « Je veux tout raconter. Je suis devenue gênante. J’ai été rétrogradée en mairie, effacée de l’annuaire de la municipalité, j’ai été placardisée. J’ai perdu ma dignité », affirme-t-elle pour justifier sa plainte.
Actuellement en arrêt maladie pour dépression nerveuse, elle avait côtoyé les deux victimes présumées de Georges Tron, qui a été contraint de démissionner de son poste de secrétaire d’Etat à la Fonction publique après la révélation de l’affaire. L’une de ces victimes avait d’ailleurs mis en cause Lucile Mignon expliquant qu’elle avait été témoin de certains des abus dénoncés. Placée en garde à vue le 20 juin durant 29 heures, Lucile Mignon n’avait « rien lâché ». Solidaire de l’élu, elle était même à la demande de George Tron « intervenue auprès de l’une des victimes pour qu’elle se taise ». « J’ai menti pendant cinq ans pour tenter de sauver mon ménage et parce que j’étais sous l’emprise de Georges Tron, que j’avais besoin de ce travail pour faire vivre ma famille, affirme-t-elle. Aujourd’hui, je n’ai plus rien à perdre. J’ai d’ailleurs tout perdu. »
Réagissant à cette nouvelle plainte, l’avocat de Tron, Me Olivier Schnerb, a estimé qu’elle «n’avait pas grande signification». «Il y a des « rabatteurs » qui vont voir toutes les personnes qui ont été en contact avec Georges Tron et qui détectent les plus fragiles pour les inciter à mentir», a déclaré à l’AFP l’avocat, mettant en doute la crédibilité de la plaignante.
Mais comment va t-il parvenir à se défendre aujourd’hui alors que les langues se délient et les témoignages concordent? D’autres employés municipaux ont été entendus à la suite de cette nouvelle plainte, pour l’instant enregistrée distinctement de l’affaire initiale. C’est désormais le parquet d’Evry qui va décider de la joindre ou non au reste du dossier.
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