Arnaud Montebourg: Il n’aurait pas un peu la grosse tête ?
Même s’il n’est pas au second tour de la primaire socialiste, Arnaud Montebourg avec son score inespéré de 17% a frappé fort. Il est donc au coeur du débat, et ne laisse pas beaucoup de choix aux deux qualifiés, François Hollande et Martine Aubry. Pourtant, ce sont eux qui ont récolté le plus de voix, donc qui ont la légitimité de faire valoir leurs idées pour gagner. Mais le jeu politique est bien plus subtil…
Dans son discours, à l’issue du premier tour, Montebourg a estimé que cet important engouement pour sa candidature « a réussit l’exploit de faire mentir les sondages, de mettre en minorité les deux candidats, et d’installer au cœur de la primaire et de l’élection présidentielle de l’année prochaine : la démondialisation, la VIème République, le capitalisme coopératif, la lutte contre la corruption, et bien d’autres des propositions et des solutions nouvelles que j’ai défendu pour la France ».
Dans sa lettre adressée aux deux finalistes, il détaille ses propositions. Monsieur 450 000 votes comme il aime le répéter, dit en clair que si vous ne faites pas ce que je dis, la gauche perdra. Il estime ses propositions « parfaitement réalistes et réalisables », sans qu’elles ne « coûtent un euro aux Français ». « Cette lettre a pour objectif d’éclairer avant dimanche l’opinion finale des 450000 Françaises et Français qui m’ont fait l’honneur de leur confiance», attaque Montebourg. Détaillant sa «démondialisation», il demande tout d’abord «les conditions précises et concrètes dans lesquelles» Aubry et Hollande entendent «reprendre le contrôle politique du système financier». «Martine Aubry et François Hollande devront nous donner des réponses écrites et précises. Nous les publierons pour que les électeurs puissent faire leur choix!», avait expliqué Montebourg. Fier de ses 17% et de sa position d’arbitre, le député attend une réponse d’ici le débat de mercredi soir entre les deux finalistes. Il les mettra ensuite en ligne sur son blog et se prononcera jeudi sur le nom de la personne qu’il soutient… Ou pas.
Alors le PS s’est-il fait prendre à son propre jeu? S’il est nécessaire que les deux finalistes rassemblent au maximum pour gagner la candidature à l’Elysée, ils ne doivent pas non plus abandonner les idées qu’ils défendent et leur ont permis d’obtenir le plus de votes. Ils ont devancé Montebourg au premier tour et ne peuvent risquer de décevoir leurs électeurs en abandonnant leur ligne politique. Montebourg en fait sûrement trop. Il profite de son rôle d’arbitre avant d’être effacé dimanche après le résultat du scrutin qui désignera le candidat PS à la présidentielle 2012. Lors du débat décisif de ce soir, on pourra juger de son influence politique sur François Hollande et Martine Aubry.
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