Nouvelle-Zélande : la menace d’une catastrophe écologique
Le 5 octobre dernier s’échouait au large de la Nouvelle-Zélande le Rena, porte-conteneurs libérien, relâchant 350 tonnes de fioul lourd dans la baie de Plenty, dans le nord du pays. Alors que la situation n’a toujours pas été maîtrisée, le pire reste peut être à venir si la coque venait à se briser entièrement.
Depuis maintenant plus d’une semaine, ce sont 1700 tonnes de carburant qui menacent de s’échapper à tout moment de ce navire de 236 mètres de long, ce qui pourrait devenir la « catastrophe écologique maritime la plus grave qu’ait connue la Nouvelle-Zélande depuis des décennies » selon Nick Smith, ministre de l’environnement néo-zélandais.
La nappe de pétrole de plusieurs kilomètres de long a déjà atteint les plages de Mount Mauganul et Tay Street où quelques centaines de militaires aidés par la population locale s’emploient à nettoyer les nombreuses galettes de fioul. Chaque jour des cadavres d’oiseaux marins englués de pétrole sont retrouvés échoués sur la côte, mais la nappe d’hydrocarbures menace également les baleines et dauphins de la baie qui, d’ordinaire paradisiaque, est reconnue pour la richesse de sa faune et de sa flore.
Alors que la vitesse à laquelle le carburant s’échappe de la coque du cargo a augmenté de cinq fois depuis l’échouage, la situation devient chaque jour plus préoccupante et le mauvais temps qui a déjà causé la catastrophe pourrait bien compromettre les opérations de pompage et de largage d’agents dissolvants mises en place par les autorités pour limiter les dégâts.
Si la majeure partie de l’équipage philippin a été évacuée, 23 personnes sont restées à l’intérieur du cargo afin de tenter, non sans risque, de limiter la fuite et d’écoper l’eau qui s’est engouffrée dans la coque du bateau. Le capitaine du navire, dont l’identité n’a pas été dévoilée, a, quant à lui, été libéré sous caution et comparaîtra le 19 octobre prochain. Il encourt un minimum de 10 000 dollars néo-zélandais (5700€) d’amende et un maximum d’un an de prison.
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Alors que le sort de la baie de Plenty semble en grande partie dépendre des conditions météorologiques de ces prochains jours, les autorités comme la population redoutent le pire. Le Rena rejoindrait alors L’Amoco Cadiz (1978), l’Atlantic Empress (1979) ou encore l’Erika (1999) au panthéon des navires ayant causé les plus grandes marées noires de ces dernières décennies.
Richard Sirmel
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