Procés du meurtrier de la joggeuse : La loi est-elle responsable de sa mort ?

Aujourd’hui s’ouvre à la cour d’assises de l’Essonne le procès de Manuel Ribeiro Alves Da Cruz, violeur récidiviste de 49 ans. Il est accusé d’avoir enlevé, violé et assassiné Marie-Christine Hodeau, une joggeuse de 42 ans, en septembre 2009.

Le meurtre de Marie-Christine Hodeau, assistante maternelle de Milly-la-Forêt (Essonne), avait bouleversé l’opinion publique, et mobilisé le gouvernement sur la récidive.

Le destin tragique de Marie-Christine Hodeau est digne d’un scénario d’un épouvantable thriller. Kidnappée le 28 septembre 2009 vers 9 h 00, alors qu’elle faisait son jogging comme à son habitude 3 fois par semaine, Manuel Da Cruz la jette dans le coffre de sa voiture. Faisant preuve de sang froid, la joggeuse parvient à appeler les gendarmes pour leur communiquer son enlèvement et la plaque d’immatriculation de la voiture.

Son agresseur s’empare de son téléphone, s’en débarrasse, et continue sa route jusqu’à un bois à Rumont en Seine-et-Marne. Il est accusé de l’avoir violé avant de retourner chez lui à Echilleuses, dans le Loiret, pour changer de voiture. Ligotée à un arbre, Marie-Christine réussit à se défaire de ses liens et essaie d’interpeller les automobilistes sur la route. Elle ne reconnait pas son agresseur, qui lui tend un guet-apens. Il l’enlève une deuxième fois, et la frappe.

Sur les indications de Manuel Da Cruz, le corps de Marie-Christine Hodeau sera retrouvé sans vie deux jours plus tard à Buthiers (Seine-et-Marne), caché sous la végétation. L’accusé est poursuivi devant les assises de l’Essonne pour avoir étranglé Mme Hodeau.

Interpellé à son domicile trois heures après le rapt grâce à l’appel de Marie-Christine, Manuel Ribeiro Alves Da Cruz avait d’abord nié les faits, avant d’être confondu par des tests ADN et admis avoir enlevé et tué la joggeuse. Un an plus tard, il avait reconnu le viol.

Le drame avait relancé le débat sur la récidive et la castration chimique: l’accusé avait déjà été condamné en 2002 à 11 ans de réclusion criminelle pour le viol et la séquestration d’une de ses voisines, âgée de 13 ans.

Sorti de prison en 2007, il avait bénéficié d’une libération conditionnelle assortie de strictes mesures de contrôle. Sa peine était considérée comme purgée en novembre 2008, le condamné ayant bénéficié de réductions de peine.

 

 


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