Plan de rigueur Fillon : Un pas de plus vers la victoire des socialistes ?

Annoncé lundi, le plan de rigueur de François Fillon a convaincu la droite, mais pas la gauche, bien au contraire. Suite à cette annonce, le PS est monté au créneau et Benoît Hamon, porte parole du PS, a dénoncé dans la foulée une « immense opération de mystification » du premier ministre.

« Je voudrais dénoncer l’immense opération de mystification à laquelle s’est livré le premier ministre, qui n’assume pas son propre bilan et le bilan de Nicolas Sarkozy », a lancé M. Hamon lors d’un point de presse du PS. « Il a attribué à la crise et aux comportements des gouvernements depuis trente ans la réalité des déficits, quand nous savons que les seules mesures fiscales de ce gouvernement correspondent à 75 milliards d’euros de déficit cumulé », a ajouté le porte-parole, en réponse aux critiques de M. Fillon contre le PS.

Dans un communiqué datant de lundi, Martine Aubry a vivement critiqué le plan de rigueur élaboré par le Premier ministre. « Faute d’avoir le courage de s’attaquer à 10 ans de gaspillages fiscaux, le gouvernement s’enferre dans une politique dangereuse pour l’économie et injuste socialement, » écrit-elle. « Plan de rigueur après plan de rigueur, le gouvernement se distingue par des choix imprévoyants et inconséquents qui enfoncent le pays et le continent dans la crise. Et qui ne règleront rien sur le plan financier car sans croissance, la réduction des déficits et de la dette ne sera pas au rendez-vous et dans quelques semaines ou quelques mois, on nous présentera un nouveau plan de rigueur. Décidément, aucun enseignement n’a été tiré ce qui s’est passé en Grèce, » poursuit t-elle.

Juste après l’annonce du plan de rigueur, Jean-François Copé, secrétaire général de l’UMP, a souligné « le courage des décisions prises par le gouvernement ». « Tenir nos engagements est un élément de crédibilité majeur pour préserver l’avenir de nos enfants. » Le patron du parti présidentiel a salué la réduction des « dépenses publiques improductives », « l’accélération des réformes » dont celle des retraites, ainsi que « l’effort sur les niches fiscales et les mesures d’exemplarité »concernant le traitement des responsables politiques.

Ce plan de rigueur est peut-être celui de trop. A peine trois mois après avoir annoncé un plan d’économies de 11 milliards d’euros pour 2012, le nouveau plan prévoit une accélération du calendrier d’application de la réforme des retraites et le relèvement du taux réduit de TVA de 5,5 % à un taux intermédiaire de 7 % pour certains produits. Selon un sondage OpinionWay – Sofinco réalisé début octobre, les ménages ressentent une réelle hausse du coût de la vie. Un peu plus de 6 Français sur 10 (62%) déclarent que l’augmentation des charges est ce qui leur pèse le plus (électricité, gaz, télévision, Internet). Ils sont encore plus nombreux (69%) à mettre en avant la hausse des prix au quotidien (transports, dépenses quotidiennes, consommation, loisirs). Ce qui progresse le plus, c’est le panier de courses, cité par plus de la moitié des personnes interrogées (56%). Juste derrière : le prix du logement, que 43% des Français mettent en avant.

La hausse de la TVA de 5,5% à 7% prévu par le plan de rigueur risque de ne pas plaire aux ménages  qui se plaignent déjà de la hausse du coût de la vie…


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés