Danielle Mitterrand est morte cette nuit

La veuve de François Mitterrand est morte dans la nuit du mardi 22 novembre, à l’âge de 87 ans à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris. Elle avait été placée en coma artificiel à l’hôpital parisien Georges-Pompidou où elle avait été admise vendredi. La disparition de cette femme engagée laissera un grand vide. 

Résistante à 17 ans

A seulement 17 ans, en pleine occupation des troupes nazis en France, la jeune bachelière décide de s’engager dans la résistance, comme agent de liaison. Un premier combat, qui la conduira à rencontrer celui qui deviendra son mari et le futur président de la République, François Mitterrand.

Femme engagée

Elle n’entendait pas se soumettre à son statut de Première dame, elle imposa son style et resta libre et indépendante. En 1986, elle créé sa Fondation France libertés, son dernier combat « pour favoriser l’accès à l’eau pour tous, redéfinir les véritables richesses et faire reconnaître et respecter le droit des peuples ». « On s’est rendu compte que, pour défendre les droits de l’Homme, il fallait que l’homme vive et que la vie se perpétue sur cette terre. Or, aujourd’hui, elle est menacée avec le manque d’eau. » Vingt-cinq ans après, lorsqu’elle devient la veuve de François Mitterrand en 1996, elle dirige encore sa fondation, malgré ses ennuis de santé.

« La vie a voulu que je parcoure un long chemin dans le temps. Le destin m’a donné l’occasion de fouler de nombreux tapis rouges et de rencontrer les grands de ce monde (…) Mais les tapis rouges des voyages présidentiels ne m’ont pas égarée, pas plus que les lustres ne m’ont éblouie. Ils m’ont surtout permis de côtoyer des populations de tous les continents, d’entendre les témoignages d’hommes et de femmes oubliés du bonheur de vivre et accablés par la misère», écrivait-elle encore sur la page de sa Fondation. A l’occasion du 25e anniversaire de sa fondation le 21 octobre dernier, elle a tenu à être là, alors qu’un soucis de santé l’avait déjà contraint d’être hospitalisé en septembre. Selon ses proches, elle était apparue ces derniers temps « ralentie dans ses déplacements, mais opérationnelle dans ses combats ».

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=9ERrfj3r1X0&feature=player_embedded[/youtube]

Les combats d’une militante

La femme de l’ancien président de la République a consacré sa vie à défendre des causes humanitaires et alter-mondialistes. Si son mari se livrait aux exercices diplomatiques, elle n’a pour autant pas renoncé à ses valeurs. Devenue la bête noire des ambassades et du Quai d’Orsay, elle défendra avec détermination la cause kurde et tibétaine. Elle ne craint pas de froisser les chefs d’Etat : son amitié avec le Dalaï-Lama ou encore Fidel Castro agacent. Selon le directeur de sa fondation France Libertés, Emmanuel Poilane, elle devrait être enterrée samedi à Cluny, en Saône-et-Loire, une information confirmée par un proche de la famille.