Prostitution : La France veut abolir le plus vieux métier du monde

Le 6 décembre, les députés français ont adopté à l’unanimité une proposition de résolution qui réaffirme la position abolitionniste de la France en matière de prostitution. Le texte, qui sera appliqué dans 6 mois, prévoit de pénaliser les clients des travailleurs et travailleuses du sexe d’une amende 3 750 euros.

Nous sommes au summum de l’hypocrisie politique ! « Une société sans prostitution ? » Non, une société sans prostitution, ça n’existe pas ! Et la Suède est l’exemple même de l’échec d’une position abolitionniste en matière de prostitution.

La classe politique et les associations féministes ont tendance à tout mélanger. La prostitution, qu’est-ce que c’est ?

Le travail sexuel, appelé plus généralement prostitution, est l’échange d’un service sexuel contre une rémunération ou un service. On parle dans ce cas d’échanges économico-sexuels entre des personnes consentantes, entre un(e) travailleur(se) du sexe et un(e) client(e). Pendant les heures de travail, les travailleur(se)s du sexe font parfois appel à un « proxénète », qui fait office d’agent de sécurité ou garde de corps. Parce que oui, être travailleur(se) du sexe comporte des risques, comme le viol ou des violences physiques.

Comme pour la drogue, il existe des dérives où des réseaux exploitent des femmes et profitent des revenus qu’elles génèrent. Dans ces cercles mafieux, le proxénète peut être violent envers les prostituées. Ce type d’esclavage existe, mais il ne doit pas être mélangé au travail sexuel.

Est-il si difficile pour les féministes ou les soi-disant défenseurs des droits des femmes de faire la différence entre ces deux type de prostitution, l’une effectuée par choix, l’autre par la contrainte ?

Le problème, c’est que Danielle Bousquet (PS) et Guy Geoffrey (UMP), les auteurs de la proposition de loi, portent un projet absolument incohérent : ils admettent la possibilité de vendre des services sexuels, mais sanctionnent ceux qui achètent ces services, les clients. Normal, lorsqu’on sait que les travailleurs et travailleuses du sexe paient des impôts… Mais incohérent avec la position abolitionniste qu’espère tenir le gouvernement français.

Le prétexte de cette loi ? L’égalité entre homme et femme pardi ! Imposons une forme de sexualité à la société ! Avec ce texte, les députés espèrent « éduquer » les clients, en leur montrant qu’acheter les services d’une prostituée, c’est participer indirectement au trafic des proxénètes. Ainsi, ils espèrent une forme de sexualité non payante.

Bien entendu, la loi ne devrait pas être appliquée avant une période de 6 mois, afin sensibilisation des clients (de la même façon que la sécurité routière) par des stages expliquant les conditions d’exercice de la prostitution.

 

Pour voir l’émission Revu&Corrigé sur France 5 : Prostitution-Prohibition ?, cliquez-ici. (Voir à 55 min, Débat entre Morgane Merteuil, secrétaire générale du Syndicat du travail sexuel, et Magalie De Haas, porte parole d’Osez le féminisme).

 


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